mercredi 20 juin 2018

Symbolisme et Pouvoir de guérison des Lettres

A l’image de la Langue des Oiseaux, qui stimule l’intuition et permet d’élargir le sens des mots afin d’en faire émerger une dimension plus subtile, les Lettres de l’Alphabet ont un pouvoir éminemment libérateur. 

 

Par leur sonorité et par leur graphisme, elles ont une action sur le corps autant que sur le psychisme. En apprenant à les intérioriser, nous accédons à leur aspect énergétique, vibratoire et curatif de manière à agir sur nous-même et notre environnement. Par ailleurs, plus nous les utilisons consciemment, plus nous percevons qu’elles fonctionnent comme des archétypes permettant d’accéder à des niveaux de conscience supérieurs. Tels les dieux des religions polythéistes, elles gouvernent chacune un domaine. A titre d’exemple, A renforce notre qualité de présence, B nous permet d’identifier nos besoins, C pacifie les mémoires liées à nos conditions de naissance tandis que i stimule notre intuition ...

Dans un autre registre, si les lettres de nos noms et de nos prénoms reflètent nos différents chemins de vie, elles peuvent également répondre à nos questions à l’image des runes ou du tarot dont les tirages demeurent toutefois plus connus.

Qu’ils comportent 22, 24, 26 ou 28 lettres, tous les alphabets sont sacrés, en ce sens qu’ils dépeignent le cheminement initiatique de l’Homme en même temps qu’ils lui révèlent les moyens de transformer sa réalité. Faut-il rappeler l’Evangile de Saint Jean : « Au commencement était le Verbe et le Verbe était en Dieu, et le Verbe était Dieu… ».

Pour autant, danser une lettre hébraïque, méditer sur un sinogramme, calligraphier un caractère de l’alphabet arabe ou vocaliser un mantra en sanscrit peut aider… mais notre outil le plus précieux demeure notre langue maternelle. En effet, la langue parlée par notre mère, notre première matrice, structure notre rapport au monde. Elle reste la plus efficace et la plus rapide pour nous aider à agir sur nous-mêmes.

A l’image de certains exercices autrefois pratiqués par les initiés des trois religions du Livre, le travail sur les lettres s’effectue par le biais de techniques d’intériorisation, de concentration, de visualisation et de vocalisation. Il repose aussi sur la méditation, la calligraphie et l’art de mettre en mouvements ce que nous percevons d’une lettre.

La visualisation d’une lettre dans le corps et l’art de la projeter dans l’espace se placent au cœur du travail sur les lettres. A l’image de la Radionique, qui consiste à émettre une onde de forme dans l’espace (figure géométrique, nombre, symbole comme en utilise le reiki…), le graphisme d’une lettre est en mesure d’agir de manière subtile mais bien réelle sur notre psychisme et dans notre vie de tous les jours. Il peut même servir de vecteur pour matérialiser un souhait. Les techniques de visualisations créatrices ont depuis longtemps intégré cette réalité avec les images.

Parallèlement, l’action des vibrations sonores sur la matière n’est plus à démontrer. Les Grecs leur accordaient des vertus harmonisantes, non seulement pour soigner le corps mais également pour instaurer un climat de bien-être dans la société. De nature matérielle, les consonnes portent et dirigent les voyelles dans l’espace afin qu’elles s’incarnent davantage. De nature plus subtile, les voyelles sont d’essence sacrée et s’accordent avec les résonances de l’ensemble de la Création (plantes, cristaux, parties du corps, planètes…). Lorsqu’elle est vocalisée, une lettre agit ainsi sur notre environnement extérieur, notre corps et sur notre être dans sa globalité libérant les charges émotionnelles liées aux traumatismes, aux tensions ou aux évènements douloureux qui ont pu jalonner notre existence. Au-delà, cette pratique se double de prises de conscience qui entraînent à leur tour des changements notables dans notre manière d’appréhender la réalité.

Le pouvoir curatif d’une lettre passe aussi par l’art de la dessiner. En effet, à l’image d’un rituel ou d’un acte symbolique, la calligraphie peut opérer de façon pseudo-magique et nous permettre de nous libérer d’une pensée limitante, d’une croyance ou d’une émotion. Inversement, elle peut aussi nous aider à fixer une idée, un sentiment ou une volonté afin de parvenir à l’incarner.
Par ailleurs la forme graphique que nous donnons à une lettre est évocatrice de notre état intérieur, de nos croyances et de nos besoins. Elle exprime déjà le langage de l’âme. Au-delà, cette calligraphie pratiquée en conscience agit aussi puissamment qu’un mandala. Au fur et à mesure, le graphisme d’une lettre change et agit sur notre psychisme en pacifiant nos émotions ou, plus étonnant encore, en soulageant certaines douleurs. 


Il revient enfin à chacun d’expérimenter selon son ressenti la possibilité d’intérioriser l’énergie des lettres de façon dynamique en y associant le souffle, le rythme et le geste, à l’image d’une danse ou d’une suite de mouvements tels que nous en proposent le Taï Chi.

Il est bon de pratiquer ces exercices en y mettant de la joie et sans rien n’en attendre car au-delà de leurs effets souvent spectaculaires, les lettres nous enseignent aussi les vertus du lâcher-prise. Pour autant, que nous connaissions ou non leur signification symbolique, toutes permettent de développer notre capacité de concentration et notre immersion dans le moment présent car bien qu’elles demeurent des matrices de signifiant, par leurs formes graphiques elles sont surtout des supports méditatifs extrêmement puissants.

Dès lors, et à condition de leur permettre d’agir, elles nous aideront à nous libérer de nos schémas répétitifs, d’optimiser notre pouvoir créateur et surtout de retrouver le bien-être …

lundi 26 mars 2018

La Langue des Oiseaux et les Bâtisseurs

Au moyen-Age, la Langue des Oiseaux a servi de base de mémorisation rapide aux Bâtisseurs.

Ne divulguant pas leur savoir-faire au premier venu, ces derniers utilisaient des dessins codés afin de se transmettre leurs procédés de calculs graphiques et autres tracés géométriques. certains avaient ainsi des dénominations argotiques, rappelaient des particularités physiques, figuraient des qualités ou portaient des noms d'animaux, parmi lesquels les oiseaux tenaient une place de choix.

Plusieurs figures nous sont parvenues. C'est notamment le cas de la " Patte d'oie ", de la " Queue du paon ", de " l'Aigle " ou des " Flamands " reproduits ci-dessous.


Représentées ci-dessus, la "Patte d'oie " et la " Queue du paon " sont des figures géométriques qui correspondent aux paragraphes des " Eléments " d'Euclide ".

Si l'Aigle évoquait visiblement la composition de certains fenestrages, les Flamands permettaient de tracer des angles droits en fabriquant une équerre juste. 

Sur le dessin, si l'on trace deux cercles dont les centres sont marqués et dont les circonférences correspondent aux cous des deux oiseaux, la droite réunissant les intersections A et B des deux cercles, forme avec le segment de droite joignant les centres O et P, un angle droit. Cette méthode est facilement réalisable si l'on utilise des cordeaux sur un chantier.


La suite dans un prochain billet ...

lundi 20 juin 2016

Lascaux, le solstice, les étoiles et l’oiseau …

 
Si les solstices consacrent l’union du Ciel et de la Terre, ils véhiculent une particularité à priori paradoxale : ils ne coïncident pas avec les saisons correspondantes.

Le solstice d'été marque la victoire des forces solaires et la descente vers le monde souterrain de ces mêmes forces

En effet, le solstice d’été désigne le moment le plus fort de la course cyclique, alors qu’à partir de ce moment les jours diminuent et les forces solaires s’affaiblissent. Le point le plus haut ouvre ainsi la phase descendante ; sur le plan humain, le sommet de l’extériorité s’accompagne d’un lent retour vers l’intériorité.
 
Appelés « portes de l’année », les solstices étaient ainsi logiquement liés au dieu romain janus, présidant aux choix, aux commencements et aux fins.
Bicéphale, cette divinité était représentée une tête regardant vers l’arrière et une autre vers l’avant, marquant ainsi la transition cyclique des solstices. Elle symbolisait aussi le lien entre le passé et l’avenir, la notion de dualité et l’acceptation des contraires.
 
janus, dieu bicéphale associé aux solstices
 
A l’image du feu solsticial, qui, lorsqu’il monte vers les cieux, représente la victoire solaire et l’ascension céleste, et, qui, lorsqu’il diminue, symbolise la phase descendante et le retour vers la terre, le solstice d’été reste donc une période exceptionnelle où il est possible d’accéder au point zéro en pacifiant les contraires. Pour le dire autrement, il facilite l’émergence dans la magie du moment présent.
 
Dans les cérémonies entourant le solstice d’été, les éléments symboliques évoquent donc conjointement la victoire des forces solaires et la descente vers le monde souterrain de ces mêmes forces.
 
Un feu solsticial
 
Dès lors, en cette période de l'année, un vortex s’ouvre lorsqu’un « rituel » (le rite qui unit à « El », c’est-à-dire à dieu) est célébré sur un lieu « sacré » (« ça crée » …).
La magie du temps se conjugue à celle du lieu, l’Homme n’étant que le modeste orchestrateur de cette conjonction exceptionnelle …
 
Contrairement au solstice d’hiver, qui demeure souvent une fête familiale liée au recueillement, le solstice d’été reste une fête communautaire liée à la joie et à l’exubérance, qui, après une courte période jeûne, se traduit par des chants, des banquets et un hymne au partage. Il est notamment coutume de danser autour du feu en formant de grandes rondes, symbolisant la course cyclique solaire annuelle.
 
Le fait de bâtir le feu ensemble est déjà un hymne au partage ...
 
Par ailleurs, avant de consacrer l’élément « feu » (masculin) par un bucher enflammé à la tombée de la nuit, à l’aube du solstice, avaient souvent lieu des rituels liés à l’élément « eau » (féminin).
 
Après avoir fait une offrande à la Terre-Mère, on se baignait rituellement dans un cours d’eau en invoquant les forces de purification.
Entre midi et deux heures, on ramassait également différents végétaux aux effets sacrés, médicinaux ou thérapeutiques, à l’image du millepertuis, de l’armoise ou de la sauge, ainsi que des fleurs, dont on faisait des couronnes avec lesquelles les participants se coiffaient, décoraient les maisons, ainsi que le lieu de la fête solsticiale.
 
Cueillette du millepertuis lors du solstice d'été 
 
Le solstice permettait ainsi une double purification : par l’eau lors de la baignade et par le feu lors de la cérémonie.
Il s’accompagnait ensuite de la formulation des vœux les plus chers aux participants (cette pratique se perpétue lorsque les couples sautent au-dessus des flammes du bûcher afin de favoriser la fécondité) ...
 
Au delà de cette courte immersion dans les cérémoniaux liés au solstice d'été, j'espère que chacun comprendra l'importance de cette période hautement symbolique.
 
Pour ceux qui sont en recherche de lieux sacrés, voir qui sont en quête de sens, il est en outre assez amusant de constater que le  mot « causal », qui désigne « ce qui constitue la cause de quelque chose » est aussi l’anagramme du mot « Lascaux », célèbre grotte préhistorique, sur laquelle nous nous proposons également de porter notre attention en cette période solsticiale.
 
Le feu solsticial est allumé le 21 juin à la tombée de la nuit
 
En effet, selon les recherches de la paléosastronome Chantal jègues Wolkiewiez, les grottes paléolithiques attestent d'observations précises et minutieuses des cycles solaires, lunaires et stellaires. La grotte de Lascaux n’échappe pas à cette règle. Elle aurait fait fonction de lieu sacré et de sanctuaire orné, dédié aux constellations célestes. Ses peintures représenteraient ainsi une carte des constellations zodiacales telles qu'on pouvait les observer il y a près de 17 000 ans.

Par ailleurs, la lumière du soleil couchant au solstice d'été aurait illuminé la fameuse salle des Taureaux.
 
Si d’autres grottes possèdent des entrées alignées sur le lever ou le coucher du soleil, et éclairées aux jours du solstice d’été, le site de Lascaux retient plus particulièrement notre attention dans la mesure où il abonde de signes abstraits comme celui correspondant à la patte de l’outarde. Egalement utilisée par les bardes celtes, ce symbole se retrouve sur le manteau des chamanes sibériens pour signaler leur pouvoir.
 
La salle dite des taureaux dans la grotte de Lascaux
 
En outre, selon Christine Dequerlor, à Lascaux, un oiseau rappelle la puissance de l’Esprit, autant qu’il signale à l’initié le moyen de retarder l’échéance de la mort.
En effet, si de nombreux points peints en noir, ou en ocre, présents sur les parois, représentent des constellations, notamment celle des Pléiades, autrefois appelée la « Poule et ses poussins », plusieurs plumes flottent également au-dessus des autres animaux.  Se posant parfois sur leurs flancs, elles conduisent là où se cache l’Oiseau symbolique qui constitue le véritable message de ce lieu sacré.
Facilement identifiables, ces plumes, curieusement appelées « flèches » par les chercheurs contemporains, mènent dans la partie la plus initiatique de la grotte qui correspond à un puits naturel profond d’une huitaine de mètres.
A cet endroit, figure une fresque pariétale connue sous le nom de « Scène du puits », représentant un homme nu à quatre doigts (les quatre directions cardinales) et étendu entre un rhinocéros et un bison. Près de lui se tient un oiseau sur un perchoir. Cet ensemble s’interprète traditionnellement comme un accident de chasse mortel. La présence de l’oiseau laisse pourtant présager qu’il faut aller chercher plus loin.
 
La scène dite " du puits " dans la grotte de Lascaux
 
En effet, les autres animaux sont peints à l’aide de larges traits afin de suggérer l’impression de lourdeur terrestre, évoquant l’aspect grossier des non initiés. A l’opposé, l’homme et l’oiseau occupent le centre du tableau et la minceur de leurs contours insiste sur leur légèreté, leur immatérialité et leur capacité à prendre de la hauteur. L’homme nu a ainsi tous les aspects d’un chamane en état de transe, ayant groupé près de lui les symboles de son pouvoir. La sagaie indique son but ; brisée et placée près de lui, elle rappelle la coutume consistant à placer près du chamane défunt ses objets cassés (afin que personne ne soit en mesure de les réutiliser). Ce chamane semble se dédoubler tandis que son âme est représentée sous la forme de l’oiseau qui quitte provisoirement son corps. Afin de préciser qu’il est vivant, les artistes ont insisté sur sa virilité en figurant son pénis en érection. Les bâtons sur lesquels repose l’oiseau sont comparables aux baguettes magiques ou aux bâtons de guérison, voire de vie, que l’on fabriquait lors du solstice d’été, c'est-à-dire qu’ils jouent un rôle de guide pour l’âme. Ils font office de lien entre la terre et le Ciel. 

Certains observateurs décrivent aussi une forme de lunette astronomique, à l’image des tiges creuses de l’Antiquité utilisées pour fixer un point dans le ciel. Ce qui signifierait que le personnage en question ne se contente pas de se dédoubler dans notre monde mais qu’il voyage dans des espaces cosmiques situés dans d’autres dimensions.
 
La scène du puits (agrandissement)
 
Y puisait t-il des forces de guérison ?  
 
Certains ouvrages ésotériques prétendent que de tels voyages répétés conservent le corps dans un état de parfaite santé. Dans tous les cas, c’est bien cet envol de l’âme vers le Cosmos que symbolise l’oiseau présent sur le « bâton-lunette ».
Enfin, précisons que cette scène ne se déroule pas innocemment au fond d’un puits, lui-même situé au point où les radiations et les courants telluriques sont censés être les plus forts ...
 
Dommage que ce lieu sacré soit fermé au public, mais rassurons-nous, la France en possède beaucoup d’autres …
 
Certains s’étonneront peut-être que nous sortions de notre cadre habituel, mais il nous plaît d’imaginer que ce petit billet puisse susciter le désir de célébrer le solstice d’été en même temps qu’il puisse éveiller le désir de s’intéresser à l’un des lieux les plus sacrés de notre beau pays …
 
Bon solstice à tous
 
 

 

lundi 11 avril 2016

Nos ressorts sont des trésors ...


Le véritable trésor est intérieur ...
 
Il est toujours plaisant de réfléchir au lien qui unit deux mots, notamment par le biais des anagrammes.
Le mot « TRESORS » est ainsi celui du mot « RESSORT », qui peut à la fois désigner un champ de compétences ou l’énergie mise à disposition pour être ou faire.
Les véritables trésors seraient-ils ainsi les ressources dont nous disposons à l’intérieur de nous-mêmes ?
Selon une autre définition, le mot « ressort » est une : « pièce élastique reprenant sa forme originelle après avoir été contractée ». Cette seconde définition semble de nouveau révéler la richesse du potentiel humain. Elle suggère en effet notre capacité à retrouver notre état de plénitude initiale, en faisant preuve de souplesse, autant qu’en lâchant-prise, après avoir fourni un effort générant concentration ou tension. Notre véritable trésor réside donc dans la connaissance de nos aptitudes, autant que dans la puissance de notre nature originelle. La phrase inscrite au frontispice du temple de Delphes, et reprise par Socrate, prend donc tout son sens : « connais toi-toi-même » … 
A cet égard, si l’on modifie l’ordre des lettres du verbe CONNAITRE, nous pouvons aussi en obtenir un autre : ACTIONNER.


A l'image d'Apollon versant une libation à un volatile, en nourrissant notre propension à parler la Langue des Oiseaux, nous pouvons percevoir la nature du lien plus subtil unissant plusieurs mots. 
(Médaillon d'un vase antique provenant de Delphes).

Connaître peut se comprendre par le fait : « d'avoir une notion de quelque chose, d’avoir un lien avec, d’être informé ». Son sens plus profond signifie « naître avec », contrairement à « savoir », qui peut s’entendre : « ça voir » … Pour sa part le verbe actionner signifie « mettre en mouvement, manipuler, donner une force qui pousse à agir ». Il est évident que le fait de connaître quelque chose permettra d’agir en conséquence. De même, il sera toujours préférable d’agir à partir de ce que l’on connaît plutôt qu’en présupposant.
 
Le lien entre ces deux anagrammes semble aussi signifier que la connaissance est liée à la notion de mouvement, à l’image du processus de la naissance qui n’est guère statique. Elle n’est pas figée, contrairement au savoir qui traduit souvent notre tendance à nous cristalliser sur nos acquis. En revanche, elle se transforme, se nourrit et évolue au même titre qu’une pensée, n’en déplaise aux adeptes de la « pensée unique actuelle », accaparant les différents pouvoirs, qu’ils soient politiques, médiatiques ou scientifiques …
 
Pour en revenir à l’anagramme « actionner », il me semble utile de rappeler que, s’il peut être défini par le verbe « manipuler », il prévient de l’usage, emprunt de dualité, que l’on est susceptible de faire de la connaissance. De même, si la force qui pousse à agir dépend étroitement de la précédente, nous comprenons pourquoi nos élites désirent nous maintenir dans l’ignorance. En ce sens, si la plupart des médias manipulent le public, c’est qu’ils connaissent la vérité …
Ils ne pourront donc nullement se dédouaner un jour de leur attitude en la justifiant par le fait qu’ils ignoraient…
 

dimanche 11 octobre 2015

Petit retour sur ce que le mal a dit …

Si avec son cortège de grippes et autres gastro, l’automne est une excellente période pour évoquer ce sujet, essayons de le faire dans la légèreté et la bonne humeur. La théorie des « humeurs » était d’ailleurs à la base de la médecine antique  … A l’image de la Langue des Oiseaux, essayons également de prendre un peu de hauteur vis-à-vis des « maux » en prenant également du recul par rapport à certains « mots » …
 
Dame Nature et ses oiseaux, France, fin du XVème siècle,
Paris, © BNF, ms Français 9197, folio 13
 
Autrefois, lorsque les malades se rendaient chez un guérisseur, c’était souvent pour se libérer du « malin » qui les habitait. Cela semble suggérer que le processus de la maladie n’était pas si aléatoire que cela et qu’il répondait en fait à un processus intelligent, subtil mais également « diabolique ».
 
L’étymologie du mot diabolique nous met sur une autre piste qui évoque un processus de division (le grec « diaballein » signait la désunion et la séparation, en opposition au verbe « sumballein » qui évoquait le fait de réunir, de mettre en contact).
Par ailleurs, si l’on considère que l’anagramme du mot « diable » donne « déblai », nous comprenons que l’une des fonctions du personnage serait peut-être de nous aider à faire le ménage en nous libérant de ce qui nous encombre (émotions, certitudes, superflu …), notamment par le biais de la maladie.

Celle-ci traduirait donc notre incapacité à rassembler, à nous sentir relié et à percevoir l’Unité. Qu’il s’agisse d’une attitude extérieure (différenciation vis-à-vis des autres) ou intérieure (conflits entre nos sous-personnalités), elle répondrait à l’emprise du mental, incapable de vivre la notion de reliance.
 
De même, lorsqu’une maladie est susceptible de mettre les jours d’une personne en danger, nous avons tendance à dire que celle-ci ne « pardonne pas ».
 
Si la maladie est un processus subtil, quel est son message ?
Est-ce vraiment elle qui ne pardonne pas ?
 
Il semble au contraire qu’elle fonctionne à l’image d’un miroir destiné à nous faire prendre conscience de quelque chose. Ainsi, lorsqu’une maladie grave ne pardonne pas, peut-être est-il temps de méditer sur notre propre propension à pardonner.
 
Le pardon serait donc la clé mais il demande une authenticité qui nous fait souvent défaut. En effet, il ne suffit pas de se saisir d’une bougie blanche et de se dire que tout est oublié ! Comme le dit la chanson de jacques Brel : « on n’oublie rien, on s’habitue c’est tout » …
En fait ce n’est pas vraiment tout … car nous avons aussi une formidable capacité à somatiser ce que nous n’exprimons pas !
 

    Le Malin s'échappant d'un malade, détail, La Cananéenne,
     vitrail de la chapelle Saint Jérôme, Cathédrale de Bayonne,
                                 XVIème siècle. 
Les mots « pardon » et « pardonner » peuvent aussi s’entendre : « part don » et « part donner », ce qui sous-entend qu’il s’agit peut-être de parvenir à donner quelque chose de soi à l’autre. Et pourquoi pas une émotion dont on pourrait se libérer ?
 
Dans un premier temps, le terme nous invite peut-être à « rendre à l’autre sa part de responsabilité » au regard de notre vécu  commun. Cela semble d’autant plus vrai avec nos proches : oser leur exprimer ce que nous avons sur le cœur peut à la fois mettre fin aux conflits et éviter bien des incompréhensions. Par ailleurs, cela nous permet d’éviter de traduire tout cela sous forme de maladie.
 
Pour rappel : « si je n’exprime pas (une émotion), j’imprime (je la stocke à l’intérieur du corps), si je reste dans l’imprime, je déprime et si je pousse la déprime je me supprime (je me déclenche une maladie) … ».
 
Pour autant, cela ne résout pas tout. Dans un second temps, il convient bien sûr de se pardonner soi-même.
 
C’est-à-dire d’être en capacité de reconnaître notre part de responsabilité dans ce qui nous arrive, dans les émotions que nous déclenchons et dans les croyances que nous entretenons. Si apparemment nous ne sommes pas responsables de ce que la vie nous envoie comme épreuve (et encore, cela se discute …), nous le sommes dans la manière de vivre les choses. Mais l’un et l’autre sont intimement liés.
 
Il s’agit donc d’établir un dialogue intérieur, d’entrer en contact avec chacune de nos sous-personnalités, afin de leur rendre leur part dans ce qui nous arrive. Il n’est pas question de les juger, juste d’entrer en contact avec. Dès lors peut-être parviendrons-nous à les mettre d’accord. Il me semble toutefois que seule la Présence aimante de notre Conscience est en mesure d’y parvenir : apte à écouter et à respecter tous nos besoins, sa seule attention suffit à pacifier nos conflits intérieurs. En ce sens, la maladie nous montre que ce qui n’est pas présent à la Conscience s’exprime dans l’expérience.
 
Plutôt que de rechercher des causes extérieures pour comprendre ce que « le mal a dit », la langue des Oiseaux nous invite à nous tourner en nous-même.
 
Il est souvent plus facile de partir en croisade contre le tabac, la malbouffe ou la pollution… les médias sont d’ailleurs experts en la matière, comme l’étaient les papes qui excommuniaient les non croyants et les impies en déclarant que « de la fumée leur sortait par la bouche et par le nez … ».
 
Je ne cherche pas à justifier le fait de fumer (« humer le F … c’est-à-dire « tendre vers l’Esprit mais ne pas oser s’imprégner totalement de sa présence »), ni à promouvoir l’énergie nucléaire (qui produit de l’énergie par un processus de séparation), ni à défendre la mainmise d’une multinationale sur le marché des semences (ce qui induit notre dépendance), mais je pense qu’il est tout aussi important de se tourner vers l’intérieur que vers l’extérieur. La paix et l’harmonie (« l’arme honnie ») sont souvent là, juste sous notre nez !
 
Certes, chercher à comprendre, fouiller son passé, explorer ses vies antérieures ou trouver des responsables (antécédents familiaux, génétique, traumatismes, alimentation…) est souvent une étape nécessaire mais elle devrait uniquement nous mener à être PRESENT !
Présent à nous même autant qu’à la réalité toute aussi illusoire du monde extérieur !
 
Etre présent à nous même peut nous conduire à Faire et FAIRE peut nous conduire à ETRE mais dans le même temps, ETRE peut aussi nous conduire à ne pas FAIRE et FAIRE nous amène souvent à ne pas ETRE
 
Tout réside dans cette subtilité …
 
En cas de maladie, nous sommes hélas peu nombreux à ne pas chercher à faire quelque chose, qu’il s’agisse de se tourner vers la médecine dite « classique » ou vers les médecines douces (prise de médicaments, soin énergétique, consultation d’un psychothérapeute, d’un guérisseur …). L’éventualité de ne RIEN FAIRE semble avoir totalement disparue de nos esprits toujours occupés à faire.
 
Si la maladie nous contraint à faire quelque chose c’est bien à faire une pause (« P ose = paix ose ») par rapport à nos activités ou nos pensées habituelles.
 
Prendre un médicament en cas de rhume, de rhino-pharyngite ou de grippe alors que ces affections ne demandent souvent que du repos est désormais devenu « monnaie courante » … mais il est vrai que la santé est aussi devenue une histoire de gros sous.
 
Aujourd’hui nous sommes malheureusement tous égaux (« égo ») face à nos douleurs (« doux leurres »). A l’image de l’utilisation fréquente de l’aspirine (« aspire in = aspirations intérieures »), on prend régulièrement des « cachets » pour les « cacher ».
Pire, lorsque nous consultons un médecin, nous devenons ses « patients » alors qu’il nous faudrait au contraire être des « présents » à nous-mêmes.
 

Allégorie de la puissance de l'Esprit, l'Oiseau Caladrius
au chevet d'un malade, Bestiaire anglais, XIIIème siècle.
Pour retrouver la santé (« sans T = sans la terre »), la langue des Oiseaux semble nous conseiller de revenir à la simplicité, à ce qui est élémentaire (« élément Terre »). Il est d’ailleurs amusant de constater qu’on prescrivait autrefois un peu de « rhum » pour accompagner un gros « rhume » …
 
Si le mot simplicité peut être décomposé de la sorte : « le simple i cité », c’est qu’il nous conseille peut-être de vocaliser la lettre « i », qui symbolise la connexion spirituelle, pour en faire l’expérience. Le terme nous invite ainsi à méditer sur notre capacité de reliance, comme le suggère le dessin de la voyelle dont le point figure l’esprit tandis que la barre image le corps.
 
i c’est l’esprit qui coule dans le corps, c’est le Ciel qui contacte la Terre, c’est la lettre qui permet le lien entre le haut et le bas. Elle a la capacité de se remplir de la puissance de l’esprit en sa qualité de « voyelle » (elle voit « EL » = elle perçoit le divin ).
 
Sa vocation ne consiste pas à nous « soigner » (« nier le soi ») mais à nous « guérir » (« gai rire ») en nous transmettant la joie de vivre ici et maintenant sur terre…
 
Rappelons que l’anagramme du mot « soigner » donne « ignores », soulignant peut-être un lien de cause à effet entre le fait de prendre soin de quelque chose ou, au contraire, de le négliger.
 
Comme l’écrivait Pascal : « s’ignorer c’est ne pas se connaître soi-même » ou du moins ne pas comprendre la Nature du Soi (totalité formé du conscient et de l’inconscient).
 
De l’ignorance à la négation, il n’y qu’un pas et l’inversion du mot « soigner » nous montre qu’il est facilement franchi par ignorance : soigner = nier soi. En somme, si ignorer déclenche le besoin de soigner, le fait de soigner résulte d’une ignorance, c’est-à-dire d’une méconnaissance de notre véritable Essence …
 
La maladie est donc là pour nous le rappeler. Elle est à la fois une façon de prendre conscience de nos besoins et une occasion d’apprendre à nous connaître.
 
Entre nous, il y a quand-même d’autres moyens d’y parvenir !
 

vendredi 7 août 2015

Projection - Rencontre :  La Langue Des Oiseaux
 
Dimanche 9 aout 2015 - 20h30
 
avec Jérémie Guerry
 
 Rennes - les - Bains (11190), chez Debowska Films Production, 5 Grand'Rue des Thermes
 
 
 

lundi 15 juin 2015

L'ART DE LA CONTREPETERIE


La Langue des Oiseaux recouvre un ensemble de procédés qui permettent d'entendre différemment les mots. Parmi ces procédés, citons les contrepèteries, qui consistent à permuter certains phonèmes, lettres ou syllabes d'une phrase afin d'en obtenir une nouvelle.



Langue des Oiseaux Contrepéteterie
Georges Brassens et son perroquet Coco


En voici un exemple :

" Brassens parlait de SèTe de façon fort compleXe "
" Brassens parlait de seXe de façon fort complèTe "

Les contrepèteries consistent en l'art de décaler les sons, en voici donc une petite dizaine (particulièrement soft !), dont les deux célèbres de Rabelais :

" Femme folle à la messe " et " A Beaumont le Vicomte "

" On ne prêche qu'aux rites "

" Attention à ces colons gauchistes "

" Elle apprécie les carrosses hérétiques "

" Quelle bonheur pour la princesse que la dotation du roi "

" Beethoven détestait les sons courts "

" Mon père a glissé dans la piscine "

" Le chef de l'ENA raffole du porto "

" Ces luttes perpétuelles épuisent la malheureuse Russie "

" C'est un ministre décent "

" Le maire de Lourdes hésite entre cierges et hosties "

A vous de jouer !