Si les solstices
consacrent l’union du Ciel et de la Terre, ils véhiculent une particularité à
priori paradoxale : ils ne coïncident pas avec les saisons correspondantes.
Le solstice d'été marque la victoire des forces solaires et la descente vers le monde souterrain de ces mêmes forces |
En effet, le solstice d’été désigne le moment le plus
fort de la course cyclique, alors qu’à partir de ce moment les jours diminuent
et les forces solaires s’affaiblissent. Le point le plus haut ouvre ainsi la
phase descendante ; sur le plan humain, le sommet de l’extériorité s’accompagne
d’un lent retour vers l’intériorité.
Appelés « portes de l’année », les
solstices étaient ainsi logiquement liés au dieu romain janus, présidant aux choix,
aux commencements et aux fins.
Bicéphale, cette divinité était représentée une tête
regardant vers l’arrière et une autre vers l’avant, marquant ainsi la
transition cyclique des solstices. Elle symbolisait aussi le lien entre le passé et l’avenir,
la notion de dualité et l’acceptation des contraires.
A l’image du feu solsticial, qui, lorsqu’il monte vers
les cieux, représente la victoire solaire et l’ascension céleste, et, qui, lorsqu’il
diminue, symbolise la phase descendante et le retour vers la terre, le solstice d’été reste donc une période
exceptionnelle où il est possible d’accéder au point zéro en
pacifiant les contraires. Pour le dire autrement, il facilite l’émergence
dans la magie du moment présent.
Dans les cérémonies entourant le solstice d’été, les éléments symboliques évoquent donc conjointement la victoire des forces solaires et la descente vers le monde souterrain de ces mêmes forces.
Dès lors, en cette période de l'année, un vortex s’ouvre lorsqu’un « rituel »
(le rite qui unit à « El », c’est-à-dire
à dieu) est célébré sur un lieu « sacré » (« ça crée » …).
La magie du temps se conjugue à celle du lieu, l’Homme n’étant que le
modeste orchestrateur de cette conjonction exceptionnelle …
Contrairement au solstice d’hiver, qui demeure souvent
une fête familiale liée au recueillement, le solstice d’été reste une fête communautaire
liée à la joie et à l’exubérance, qui, après une courte période jeûne, se
traduit par des chants, des banquets et un hymne au partage. Il est notamment coutume
de danser autour du feu en formant de grandes rondes, symbolisant la course
cyclique solaire annuelle.
Par ailleurs, avant de consacrer l’élément « feu » (masculin) par un bucher
enflammé à la tombée de la nuit, à l’aube du solstice, avaient souvent lieu des
rituels liés à l’élément « eau »
(féminin).
Après avoir fait une offrande à la Terre-Mère, on se
baignait rituellement dans un cours d’eau en invoquant les forces de
purification.
Entre midi et deux heures, on ramassait également différents
végétaux aux effets sacrés, médicinaux ou thérapeutiques, à l’image du millepertuis,
de l’armoise ou de la sauge, ainsi que des fleurs, dont on faisait des couronnes
avec lesquelles les participants se coiffaient, décoraient les maisons, ainsi que
le lieu de la fête solsticiale.
Le solstice
permettait ainsi une double purification : par l’eau lors de la baignade et
par le feu lors de la cérémonie.
Il s’accompagnait ensuite de la formulation des vœux les
plus chers aux participants (cette pratique se perpétue lorsque les couples sautent
au-dessus des flammes du bûcher afin de favoriser la fécondité) ...
Au delà de cette courte immersion dans les cérémoniaux liés au solstice d'été, j'espère que chacun comprendra l'importance de cette période hautement symbolique.
Pour ceux qui sont en recherche
de lieux sacrés, voir qui sont en quête de sens, il est en outre assez amusant
de constater que le mot « causal »,
qui désigne « ce qui constitue la
cause de quelque chose » est aussi l’anagramme du mot « Lascaux »,
célèbre grotte préhistorique, sur laquelle nous nous proposons également de porter
notre attention en cette période solsticiale.
En effet, selon les recherches de la paléosastronome Chantal jègues
Wolkiewiez, les grottes paléolithiques
attestent d'observations précises et minutieuses des cycles solaires, lunaires
et stellaires. La
grotte de Lascaux n’échappe pas à cette règle. Elle aurait fait fonction de lieu sacré et de sanctuaire orné, dédié
aux constellations célestes. Ses peintures représenteraient ainsi une carte
des constellations zodiacales telles qu'on pouvait les observer il y a près de 17 000
ans.
Par ailleurs, la lumière du soleil couchant au solstice d'été aurait illuminé la fameuse salle des Taureaux.
Si d’autres grottes possèdent des entrées alignées sur
le lever ou le coucher du soleil, et éclairées aux jours du solstice d’été, le
site de Lascaux retient plus particulièrement notre attention dans la mesure où
il abonde de signes abstraits comme celui correspondant à la patte de l’outarde. Egalement utilisée
par les bardes celtes, ce symbole se retrouve sur le manteau des chamanes sibériens pour signaler leur
pouvoir.
En
outre, selon Christine Dequerlor, à Lascaux, un
oiseau rappelle la puissance de l’Esprit, autant qu’il signale à l’initié le moyen de retarder l’échéance de la mort.
En effet, si de nombreux points
peints en noir, ou en ocre, présents sur les parois, représentent des constellations,
notamment celle des Pléiades, autrefois appelée la « Poule et ses poussins », plusieurs plumes flottent également
au-dessus des autres animaux. Se posant
parfois sur leurs flancs, elles conduisent là où se cache l’Oiseau symbolique qui
constitue le véritable message de ce
lieu sacré.
Facilement identifiables,
ces plumes, curieusement appelées « flèches »
par les chercheurs contemporains, mènent dans la partie la plus initiatique de
la grotte qui correspond à un puits naturel profond d’une huitaine de mètres.
A cet endroit, figure une
fresque pariétale connue sous le nom de « Scène du puits »,
représentant un homme nu à quatre doigts (les quatre directions cardinales) et étendu
entre un rhinocéros et un bison. Près de lui se tient un oiseau sur un
perchoir. Cet ensemble s’interprète traditionnellement comme un accident de
chasse mortel. La présence de l’oiseau laisse
pourtant présager qu’il faut aller chercher plus loin.
En effet, les autres animaux
sont peints à l’aide de larges traits afin de suggérer l’impression de lourdeur
terrestre, évoquant l’aspect grossier des non initiés. A l’opposé, l’homme et
l’oiseau occupent le centre du tableau et la minceur de leurs contours insiste
sur leur légèreté, leur immatérialité et leur capacité à prendre de la hauteur. L’homme nu a ainsi tous les
aspects d’un chamane en état de transe, ayant groupé près de lui les
symboles de son pouvoir. La sagaie indique son but ; brisée et placée près
de lui, elle rappelle la coutume consistant à placer près du chamane défunt ses
objets cassés (afin que personne ne soit en mesure de les réutiliser). Ce chamane semble se
dédoubler tandis que son âme est représentée sous la forme de l’oiseau qui
quitte provisoirement son corps. Afin de préciser qu’il est vivant, les
artistes ont insisté sur sa virilité en figurant son pénis en érection. Les bâtons sur lesquels
repose l’oiseau sont comparables aux baguettes magiques ou aux bâtons de guérison,
voire de vie, que l’on fabriquait lors du solstice d’été, c'est-à-dire qu’ils
jouent un rôle de guide pour l’âme. Ils font office de lien entre la terre et
le Ciel.
Certains observateurs décrivent aussi une forme de lunette astronomique, à l’image des tiges creuses de l’Antiquité utilisées pour fixer un point dans le ciel. Ce qui signifierait que le personnage en question ne se contente pas de se dédoubler dans notre monde mais qu’il voyage dans des espaces cosmiques situés dans d’autres dimensions.
Y puisait t-il des forces de
guérison ?
Certains ouvrages
ésotériques prétendent que de tels voyages répétés conservent le corps dans un
état de parfaite santé. Dans tous les cas, c’est
bien cet envol de l’âme vers le Cosmos que symbolise l’oiseau présent sur le
« bâton-lunette ».
Enfin, précisons que cette
scène ne se déroule pas innocemment au fond d’un puits, lui-même situé au point
où les radiations et les courants telluriques sont censés être les plus forts
...
Dommage que ce lieu sacré
soit fermé au public, mais rassurons-nous, la France en possède beaucoup d’autres
…
Certains s’étonneront peut-être que nous sortions de
notre cadre habituel, mais il nous plaît d’imaginer que ce petit billet puisse susciter
le désir de célébrer le solstice d’été en même temps qu’il puisse éveiller le
désir de s’intéresser à l’un des lieux les plus sacrés de notre beau pays …
Bon solstice à tous
Merci jérémie .apprentissage de la langue des oiseaux .j apprends tous les jours .surtout l alphabet des noms .ce qu une lettre , voyelle ce qu ils veulent dire.tout est interressant à mes ueux .merci
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