Si avec son cortège de grippes et autres gastro,
l’automne est une excellente période pour évoquer ce sujet, essayons de le
faire dans la légèreté et la bonne humeur. La théorie des « humeurs »
était d’ailleurs à la base de la médecine antique … A l’image de la Langue des Oiseaux,
essayons également de prendre un peu de hauteur vis-à-vis des « maux »
en prenant également du recul par rapport à certains « mots »
…
Dame Nature et ses oiseaux, France, fin du XVème siècle, Paris, © BNF, ms Français 9197, folio 13 |
Autrefois, lorsque les malades se rendaient
chez un guérisseur, c’était souvent pour se libérer du « malin »
qui les habitait. Cela semble suggérer que le processus de la maladie n’était
pas si aléatoire que cela et qu’il répondait en fait à un processus
intelligent, subtil mais également « diabolique ».
L’étymologie du mot diabolique nous met sur
une autre piste qui évoque un processus de division (le grec « diaballein »
signait la désunion et la séparation, en opposition au verbe « sumballein »
qui évoquait le fait de réunir, de mettre en contact).
Par ailleurs, si l’on considère que
l’anagramme du mot « diable » donne « déblai »,
nous comprenons que l’une des fonctions du personnage serait peut-être de nous
aider à faire le ménage en nous libérant de ce qui nous encombre (émotions,
certitudes, superflu …), notamment par le biais de la maladie.
Celle-ci traduirait donc notre incapacité à rassembler, à nous sentir relié et à percevoir l’Unité. Qu’il s’agisse d’une attitude extérieure (différenciation vis-à-vis des autres) ou intérieure (conflits entre nos sous-personnalités), elle répondrait à l’emprise du mental, incapable de vivre la notion de reliance.
De même, lorsqu’une maladie est susceptible
de mettre les jours d’une personne en danger, nous avons tendance à dire que
celle-ci ne « pardonne pas ».
Si la maladie est un processus subtil, quel
est son message ?
Est-ce vraiment elle qui ne pardonne
pas ?
Il semble au contraire qu’elle fonctionne à
l’image d’un miroir destiné à nous faire prendre conscience de quelque chose. Ainsi,
lorsqu’une maladie grave ne pardonne pas, peut-être est-il temps de méditer sur
notre propre propension à pardonner.
Le pardon serait donc la clé mais il demande
une authenticité qui nous fait souvent défaut. En effet, il ne suffit pas de se
saisir d’une bougie blanche et de se dire que tout est oublié ! Comme le
dit la chanson de jacques Brel : « on n’oublie rien, on s’habitue c’est tout » …
En fait ce n’est pas vraiment tout … car nous
avons aussi une formidable capacité à somatiser ce que nous n’exprimons
pas !
Le Malin s'échappant d'un malade, détail, La Cananéenne,
vitrail de la chapelle Saint Jérôme, Cathédrale de Bayonne, XVIème siècle. |
Les mots « pardon » et « pardonner »
peuvent aussi s’entendre : « part don » et « part
donner », ce qui sous-entend qu’il s’agit peut-être de parvenir à
donner quelque chose de soi à l’autre. Et pourquoi pas une émotion dont on
pourrait se libérer ?
Dans un premier temps, le terme nous invite
peut-être à « rendre à l’autre sa part de
responsabilité » au regard de notre vécu commun. Cela semble d’autant plus vrai avec
nos proches : oser leur exprimer ce que nous avons sur le cœur peut à la
fois mettre fin aux conflits et éviter bien des incompréhensions. Par ailleurs,
cela nous permet d’éviter de traduire tout cela sous forme de maladie.
Pour rappel : « si je
n’exprime pas (une émotion), j’imprime (je la stocke à l’intérieur
du corps), si je reste dans l’imprime,
je déprime et si je pousse la déprime je me supprime (je me
déclenche une maladie) … ».
Pour autant, cela ne résout pas tout. Dans un
second temps, il convient bien sûr de se pardonner soi-même.
C’est-à-dire d’être en capacité de
reconnaître notre part de responsabilité dans ce qui nous arrive, dans les
émotions que nous déclenchons et dans les croyances que nous entretenons. Si
apparemment nous ne sommes pas responsables de ce que la vie nous envoie comme
épreuve (et encore, cela se discute …), nous le sommes dans la manière de vivre
les choses. Mais l’un et l’autre sont intimement liés.
Il s’agit donc d’établir un dialogue
intérieur, d’entrer en contact avec chacune de nos sous-personnalités, afin de
leur rendre leur part dans ce qui nous arrive. Il n’est pas question de les
juger, juste d’entrer en contact avec. Dès lors peut-être parviendrons-nous à
les mettre d’accord. Il me semble toutefois que seule la Présence aimante de notre Conscience est en mesure d’y
parvenir : apte à écouter et à respecter tous nos besoins, sa seule
attention suffit à pacifier nos conflits intérieurs. En ce sens, la maladie
nous montre que ce qui n’est pas présent
à la Conscience s’exprime dans l’expérience.
Plutôt que de rechercher des causes
extérieures pour comprendre ce que « le mal a dit », la langue des
Oiseaux nous invite à nous tourner en nous-même.
Il est souvent plus facile de partir en
croisade contre le tabac, la malbouffe ou la pollution… les médias sont
d’ailleurs experts en la matière, comme l’étaient les papes qui excommuniaient
les non croyants et les impies en déclarant que « de la fumée leur sortait par la bouche et par le nez … ».
Je ne cherche pas à justifier le fait de fumer (« humer le F …
c’est-à-dire « tendre vers l’Esprit
mais ne pas oser s’imprégner totalement de sa présence »), ni à promouvoir
l’énergie nucléaire (qui produit de l’énergie par un processus de séparation),
ni à défendre la mainmise d’une multinationale sur le marché des semences (ce
qui induit notre dépendance), mais je pense qu’il est tout aussi important de
se tourner vers l’intérieur que vers l’extérieur. La paix et l’harmonie (« l’arme honnie ») sont
souvent là, juste sous notre nez !
Certes, chercher à comprendre, fouiller son
passé, explorer ses vies antérieures ou trouver des responsables (antécédents
familiaux, génétique, traumatismes, alimentation…) est souvent une étape
nécessaire mais elle devrait uniquement nous mener à être PRESENT !
Présent à nous même autant qu’à la réalité toute
aussi illusoire du monde extérieur !
Etre présent à nous même
peut nous conduire à Faire et FAIRE peut nous conduire à ETRE mais dans le même temps, ETRE peut aussi nous conduire à ne pas FAIRE et FAIRE nous amène souvent à ne pas ETRE …
Tout réside dans cette subtilité …
En cas de maladie, nous sommes hélas peu
nombreux à ne pas chercher à faire quelque chose, qu’il s’agisse de se tourner
vers la médecine dite « classique » ou vers les médecines douces
(prise de médicaments, soin énergétique, consultation d’un
psychothérapeute, d’un guérisseur …). L’éventualité de ne RIEN FAIRE semble
avoir totalement disparue de nos esprits toujours occupés à faire.
Si la maladie nous contraint à faire quelque
chose c’est bien à faire une pause (« P ose = paix ose »)
par rapport à nos activités ou nos pensées habituelles.
Prendre un médicament en cas de rhume, de
rhino-pharyngite ou de grippe alors que ces affections ne demandent souvent que
du repos est désormais devenu « monnaie courante » … mais il
est vrai que la santé est aussi devenue une histoire de gros sous.
Aujourd’hui nous sommes malheureusement tous égaux (« égo ») face à nos douleurs (« doux leurres »). A l’image
de l’utilisation fréquente de l’aspirine (« aspire in
= aspirations intérieures »),
on prend régulièrement des « cachets » pour les « cacher ».
Pire, lorsque nous consultons un médecin,
nous devenons ses « patients » alors qu’il nous
faudrait au contraire être des « présents » à nous-mêmes.
Allégorie de la puissance de l'Esprit, l'Oiseau Caladrius
au chevet d'un malade, Bestiaire anglais, XIIIème siècle. |
Pour retrouver la santé (« sans
T = sans la terre »), la langue des Oiseaux semble nous conseiller
de revenir à la simplicité, à ce qui est élémentaire
(« élément Terre »). Il est d’ailleurs amusant de constater
qu’on prescrivait autrefois un peu de « rhum » pour
accompagner un gros « rhume » …
Si le mot simplicité peut être décomposé de la sorte : « le
simple i cité », c’est qu’il nous conseille peut-être de vocaliser
la lettre « i », qui symbolise la
connexion spirituelle, pour en faire l’expérience. Le terme nous invite ainsi à
méditer sur notre capacité de reliance, comme le suggère le dessin de la
voyelle dont le point figure l’esprit tandis que la barre image le corps.
i c’est l’esprit qui coule
dans le corps, c’est le Ciel qui contacte la Terre, c’est la lettre qui permet
le lien entre le haut et le bas. Elle a la capacité de se remplir de la
puissance de l’esprit en sa qualité de « voyelle » (elle
voit « EL » = elle perçoit
le divin …).
Sa vocation ne consiste pas à nous « soigner »
(« nier le soi ») mais à nous « guérir » (« gai
rire ») en nous transmettant la joie de vivre ici et
maintenant sur terre…
Rappelons que l’anagramme du mot « soigner »
donne « ignores », soulignant peut-être un lien de cause à effet
entre le fait de prendre soin de quelque chose ou, au contraire, de le
négliger.
Comme l’écrivait Pascal : « s’ignorer
c’est ne pas se connaître soi-même » ou du moins ne pas comprendre
la Nature du Soi (totalité formé du conscient et de l’inconscient).
De l’ignorance à la négation, il n’y qu’un
pas et l’inversion du mot « soigner »
nous montre qu’il est facilement franchi par ignorance : soigner
= nier soi. En somme, si ignorer
déclenche le besoin de soigner, le fait de soigner résulte d’une ignorance,
c’est-à-dire d’une méconnaissance de notre véritable Essence …
La maladie est donc là pour nous le rappeler.
Elle est à la fois une façon de prendre conscience de nos besoins et une
occasion d’apprendre à nous connaître.
Entre nous, il y a quand-même d’autres moyens
d’y parvenir !
merci pour ce jolie texte
RépondreSupprimerça me parle vraiment et c'est de ce coté que j'aimerai me former pour aider les gens!
je vais noter ce texte très beau
le Vortex ma ébloui ***
Supprimerces belle paroles m'ouvrent les yeux ***MERCI***