mercredi 28 janvier 2015

Le Sîmorgh, la Conférence aux Oiseaux et la quête initiatique …


Entre le XIIème et le XIIIème siècle, la culture perse s'est fait l'écho du langage des Oiseaux en évoquant l'importance de la quête initiatique. 



Langue des Oiseaux Simorgh
Illustration du XIVème siècle tirée de Shahnameh
 
Chez les islamistes, le Sîmorgh était un oiseau légendaire qui symbolisait à la fois le Maître mystique, la manifestation de la Divinité et le Moi caché. Animal fabuleux, ce Sîmorgh se retrouve dans de nombreux récits, même si son évocation a varié au cours des siècles.
De grandes figures mystiques telles que Farid al-Din ’Attâr, Avicenne ou Sohrawardî lui ont réservé une place de choix dans leurs récits initiatiques. Il peut être rapproché de certains oiseaux extraordinaires présents dans les cultures asiatiques et bouddhistes, autant qu’il partage de nombreux traits communs avec le Phénix.

Evoqué dans La Tentation de Saint Antoine de Flaubert, cet oiseau mythique constitua l’objet de nombreux écrits de l’iranologue Henry Corbin. On le retrouve également dans certains mangas et des jeux vidéo. Plus récemment, il a inspiré des ouvrages tels que Le Sîmorgh de Christian Charrière ainsi que le dernier roman de l’écrivain algérien Mohammed Dib. Symbole clé de la Perse antique, le Sîmorgh s’est par la suite intégré à la culture islamique, occupant désormais une dimension importante de la spiritualité chiite : celle d’une sortie de l’exil rendue possible par une connaissance de soi.

D’un point de vue étymologique, le nom « Sîmorgh » dériverait du sanskrit « Syenah », désignant l’aigle. Le sens du préfixe " si ", signifiant " trente " en persan, suggère toutefois que ce volatile serait aussi grand que trente oiseaux réunis (« morgh » signifiant « oiseau »).

Selon les légendes iraniennes, il aurait connu trois destructions du monde. Sa longévité lui aurait ainsi permis d’accéder à la connaissance suprême. Selon d’autres récits, il pourrait vivre jusqu’à 1700 ans avant de se consumer dans les flammes pour renaître ensuite de ses cendres sous la forme d’un nouveau Sîmorgh.
Dans la littérature persane et dans les diverses œuvres artistiques où il apparaît, il a souvent pris la forme d’une créature ailée ressemblant à un paon pourvu de longues griffes et à la tête, tantôt humaine, tantôt animale. Paré de plumes de couleur cuivres ou pourpres, il fait en outre preuve d’une hostilité envers les serpents.
Demeurant dans la montagne sacrée, il possédait le langage humain et servait de messager. Transportant également les héros à de grandes distances, il leur laissait aussi quelques-unes de ses plumes, qui, se consumant, avaient le pouvoir de les convoquer en quelque lieu qu'il se trouvât. 
Selon certains récits chiites, il nichait au sommet d’un arbre extraordinaire (Tûba ou Arbre de la Connaissance). Portant les graines de toutes les plantes existantes, cet arbre se situait au cœur de la montagne de Qâf, se trouvant elle-même au sommet du Malakût, monde imaginal, destinée de l’âme.
Enfin, il est aussi écrit que : « la secousse provoquée par son envol fait tomber de l’arbre Tûbâ toutes les graines de toutes les plantes du monde. Ces dernières prennent alors racine et se développent sur terre, fournissant aux hommes des remèdes contre leurs maladies ». Si le Sîmorgh est ainsi considéré comme un symbole de fertilité, il demeure avant tout un médiateur entre le ciel et la terre.

Dans la gnose chiite, le Sîmorgh et l’arbre Tûbâ, ont été considérés comme étant le symbole de l’Imam, c’est-à-dire du Guide intérieur de chaque croyant, lui révélant son moi profond et le lien indissociable l’unissant au Créateur. Guide de l’âme, la protégeant et l’initiant tout au long de sa quête, le Sîmorgh est censé lui rappeler son existence céleste antérieure. Il est à la fois l’objet de sa quête et celui qui lui rappelle son exil dans le monde matériel. Guérisseur de l’âme, à l’image de l’oiseau Caladrius, les mythes précisent également que si l’on place un miroir devant lui, son image reflétée éblouira jusqu’à l’aveuglement tous les regards. Il est clair que cet éblouissement symbolise le réveil de la vision intérieure et la capacité de percevoir l’illusion du monde.

Outre La Conférence aux Oiseaux de Farid al-Din ’Attâr, le Sîmorgh est présent dans les écrits des grands mystiques, notamment dans Le Récit de l’Oiseau d’Avicenne, l’épître du même nom d’Ahmad Ghazâli, ou encore dans Rawdâ al-fariqayn d’Abul-Rajâ Tchâtchi.

Dans le récit d’Avicenne, l’oiseau symbolise l’âme qui préexiste au corps et se retrouve emprisonnée par des chasseurs dans la cage du corps matériel. Oubliant peu à peu son état libre originel, sa quête consistera à se souvenir de sa nature première pour parvenir à se libérer des entraves du corps et s’envoler vers le monde spirituel. Ce cheminement ne pourra toutefois s’effectuer qu’avec la rencontre du guide intérieur. L’oiseau est ici la contrepartie céleste du moi terrestre. Il nous invite autant qu’il nous aide à accomplir notre ascension céleste à l’image du Mi’râj des Musulmans (moment où Mahomet serait monté aux cieux puis descendu aux enfers en compagnie de l'ange Gabriel).  

L’image de l’oiseau-âme, captif et ignorant sa véritable nature, est également reprise par Sohrawardî, pour lequel, la consomption du Sîmorgh dans les flammes signifie la mort du moi inférieur et la naissance à la Connaissance spirituelle. Cette consomption demeure le prélude indispensable à l’accomplissement d’une véritable renaissance. Récurrente chez de nombreux mystiques, cette conception est parfaitement illustrée par le conseil suivant : « mourez avant de mourir ».

Dans son « Récit de l’archange empourpré », le Sîmorgh incarne la figure de l’Esprit saint devant guider le pèlerin dans sa quête et sa compréhension des hautes vérités spirituelles. L’oiseau joue donc le rôle d’interface par laquelle le Divin se manifeste à l’Homme.

Dans un autre traité de Sohrawardi, intitulé « L’incantation du Sîmorgh », ce dernier apparaît sous la forme d’une huppe symbolisant l’âme de chaque pèlerin et invitant le moi terrestre à prendre son envol pour retourner vers la montagne du Qâf. Insistant sur le fait que tout cheminement initiatique nécessite l’abandon du plumage (c’est-à-dire l’obligation de se dépouiller des habits de l’égo), il n’est écouté que par un petit nombre d’appelés.
 
Langue des Oiseaux - Farid Al-Din 'Attar
Shâhnâmeh, miniature du XVIIe siècle
 
C’est toutefois grâce au poète soufiste Farid al-Din ’Attâr, que le Sîmorgh fut connu en Occident. Son récit parut en France en 1863 sous le titre de « Conférence aux Oiseaux».

Le titre de cet ouvrage renvoie à un passage du Coran évoquant le prophète Salomon. En effet, il est dit que celui-ci reçut le privilège de comprendre le langage des oiseaux, c’est-à-dire : « celui de toute la création et de l’être profond de l’ensemble des êtres vivants la composant ; chacun devenait alors pour lui un livre ouvert révélant le secret intime de son être, permettant ainsi de déchiffrer tous les symboles et de percer les mystères de la création ».

Le poème de 4647 vers de Farid al-Din ’Attâr prend la forme d’une épopée mystique et retrace la quête d’oiseaux partant à la recherche de leur roi, le fameux Sîmorgh.

L'essentiel du récit concerne la discussion entre les volatiles et les prétextes qu'ils invoquent pour échapper à cette grande aventure. Une huppe les interpellent, leur répond et leur sert de guide. Après maintes tergiversations, ces milliers d'oiseaux prennent pourtant le chemin du désert et voyagent durant de longues années dans des contrées inhospitalières. Rencontrant toutes les difficultés possibles : froid, chaleur, faim, fatigue, découragement ... la plupart périssent avant d'atteindre leur but.

Ils traversent surtout 7 vallées, qui désignent, selon les systèmes de référence, les 7 étapes de la voie mystique, les 7 degrés de la Connaissance (de la Conscience) ou encore les 7 sphères de l'Arbre des Séphiroth.

La première vallée est celle de la recherche (talab), la seconde est celle de l'amour (eshq), la troisième est celle de la connaissance (ma'rifat), la quatrième est celle de l'indépendance (istignâ), la cinquième est celle de l'unité (tawhid), la sixième est celle de l'émerveillement (havrat) et la septième est celle du dénuement (faqr) et de la mort mystique. A la fin, seuls trente d'entre eux parviennent à leur but et sont en mesure de contempler l'oiseau roi. C'est peut-être le moment le plus extraordinaire de ce long poème qui s'achève par la découverte de ce qu'est réellement le Sîmorgh. 

En fait par un subtil jeu de mot, le Sîmorgh devient le miroir de ces sî-morgh et ceux-ci découvrent en l’oiseau qu’ils cherchaient le secret profond de leur être. Se terminant par la disparition des Oiseaux dans la Lumière (« l’ombre se perdit dans la lumière … l’immortalité succéda à l’anéantissement »), le récit suggère la dissolution de l’âme dans un Tout plus vaste mais plus réel.

En tous points fabuleux, ce long poème résume les principales étapes d'une quête initiatique autant qu'il nous livre de précieux conseils pour devenir plus conscient.

En premier lieu, il importe de devenir un observateur conscient de la Réalité (un «veilleur ») afin de ne plus se laisser distraire par les phénomènes de la route (les illusions du monde sensible transmises par nos sens).

Farid Al-Din Attar enseigne aussi que le véritable secret de la Vie réside au cœur de la Matière et que les solutions à nos problèmes nous éloignent du Ciel, vers lequel nous pensions nous diriger, pour nous ramener brutalement vers la Terre.

Il évoque aussi la solitude et les épreuves (preuves par le « E », c'est à dire l'acceptation des difficultés permettant de faire l'expérience du Monde ...) comme des passages nécessaires pour trouver le Guide intérieur sans l'aide duquel rien n'est possible.
 
Il souligne enfin la nécessité de prendre conscience de la dualité inhérente à notre monde. Cette vérité est signifiée lorsque les oiseaux traversent la vallée de l'étonnement avant de parvenir au terme du voyage. A ce stade, les contraires s'apprivoisent. Ils sont perçus au même instant, avec la même force. On voit et on ne voit pas. C'est à la fois le jour et la nuit, et ce n'est ni le jour, ni la nuit.  




Langue des Oiseaux Perse Simorgh
Qazwīnī  - Les Merveilles des choses créées et les curiosités des choses existantes - XIIIème siècle
 
Etablissant un parallèle avec certaines notions propres à la physique quantique, Richard Khaitzine écrivait : « l’étonnement métaphysique dont il est ici question est le même que celui du physicien découvrant avec stupeur que certaines particules répondent à des lois illogiques et se comportent de façon peu rationnelles du moins en apparence, dans un univers où règne l’illusion. Ainsi les dites particules sont et ne sont pas. En outre, elles possèdent le don d’ubiquité … c’est à dire que la même particule semble franchir deux points distants ... ».
 
La rencontre avec l’oiseau roi, qui constitue la réponse à l’énigme suprême, représente certainement une Vérité dévoilée sans aucune ambiguité : Nous sommes Un, Dieu est en nous et nous sommes en Dieu.
Pour reprendre la traduction d'Al Dinn Attar : « Ils virent que le Sîmorhg, c’était eux-mêmes et qu’eux-mêmes étaient le Sîmorgh. Quand ils regardaient le Sîmorgh, ils voyaient que c’était bien le Sîmorgh. Et s’ils portaient leurs regards sur eux-mêmes, ils voyaient qu’eux-mêmes étaient le Sîmorgh. Ils ne formaient en réalité qu’un seul être… ». 
Ne comprenant rien à ce prodige, les oiseaux interrogèrent le Sîmorgh sans se servir de la langue et lui, de la même manière, leur répondit : « Le soleil de ma majesté est un miroir. Celui qui se voit dans ce miroir, il y voit son âme et son corps. Il s’y voit tout entier. Seriez-vous trente ou quarante, vous y verriez trente ou quarante oiseaux dans ce miroir … ».
A partir de ce moment-là, les oiseaux se perdirent pour toujours dans le Sîmorgh et l’ombre se confondit avec le soleil.

Comme l’a analysé Henry Corbin : « lorsqu’ils tournent le regard vers Sîmorgh, c’est bien Sîmorgh qu’ils voient. Lorsqu’ils se contemplent eux-mêmes, c’est encore Sî-morgh, trente oiseaux, qu’ils contemplent. Et lorsqu’ils regardent simultanément des deux côtés, Sîmorgh et Sî-morgh sont une seule et même réalité. Il y a bien là deux fois Sîmorgh, et pourtant Sîmorgh est unique. Identité dans la différence, différence dans l’identité ».

La connaissance du Sîmorgh permet de découvrir son moi spirituel et donc de se connaître soi-même. On y retrouve une constance de la mystique persane, où la quête du transcendant amène à la connaissance de soi et à la découverte du lien fondamental unissant la créature à son Créateur.

Notons que Corbin effectue aussi un parallèle entre le dénouement de cette épopée et la pensée de certains grands mystiques occidentaux comme Maître Eckhart qui, dans le même sens, affirmait que « Le regard par lequel je Le connais, est le regard par lequel Il me connaît » ...
 

Pour ceux désirent aller plus loin, je vous conseille l'article de Muhammad Ali publié dans le blog " Shî'isme, sagesse, théosophie et gnose ".

 

vendredi 9 janvier 2015

Quelques noms d'oiseaux en hommage à Cabu, Charb et les autres ...

Langue des Oiseaux noms d'oiseaux expressions
Quelques caricatures de Charb


L’actualité n’est guère reluisante mais faute de grives on mange des merles !

En effet, qui n’a pas poussé un cri d’orfraie en apprenant les tristes évènements de mercredi ?
Pour ma part depuis, j’ai un appétit d’oiseau, je mange comme un moineau et je deviens maigre comme un coucou.

Mais qui sont ces drôles d’oiseaux, qualifiés de terroristes, qui nous ont mis un coup dans l’aile et auxquels nous avons tous envie de donner des noms d’oiseaux ?

A défaut de savoir utiliser la plume, ils ont choisis de rentrer dans les plumes de plusieurs humoristes innocents comme de blanches colombes.

Dotés d’une cervelle de moineau, ils croient peut-être entrer au paradis en commettant des meurtres ? Leur croyance en la rédemption est un miroir aux alouettes et la société dont ils rêvent verra le jour quand les poules auront des dents !

Répétant comme des perroquets « Allah Akbar », ils sont assurément des oiseaux de malheur ou des oiseaux de mauvais augure. En tous cas, des oiseaux rares je l’espère !

Fiers comme des paons, ces jeunes coqs se sont sentis poussés des ailes grâce à leurs kalachnikovs mais ils vont y laisser des plumes car ce ne sont pas des aigles !

Ces deux lâches ont assassiné 12 personnes car ils obéissent à des pulsions barbares. Sous influence et loin de voler de leurs propres ailes, ils n’ont visiblement jamais réfléchi au véritable message du Coran.

Certes, ils ont rogné les ailes de quelques dessinateurs mais ils n’ont pas réussi à détruire l’esprit gaulois qui caractérisait la rédaction de Charlie Hebdo.

Au contraire, ils se sont assurément brûlés les ailes s’ils se croient en mesure de faire taire les valeurs qui nous unissent.

Vue la mobilisation sans précédent du monde entier, espérons que le fanatisme religieux battra rapidement de l’aile, pour le plus grand plaisir de ce vieux hibou qu’était ce chouette Cabu.

Pour le moment, après s’être enfuis comme une volée de perdreaux, ces deux assassins sont en cavale : ils sont désormais comme l’oiseau sur la branche, traqués, pourchassés et peut-être face à eux-mêmes. J’espère même que des corbeaux aideront les poulets à arrêter ces deux meurtriers dont l’acte était je le souhaite leur chant du cygne.

Pour autant, je sais bien qu’une hirondelle ne fait pas le printemps et qu’il y a toujours un risque de manipulation de l’opinion après ce genre d’évènement.

J’ai d’ailleurs décidé de ne pas faire le pied de grue devant les infos pour suivre les analyses des soi-disant spécialistes du terrorisme, bavards comme des pies, ou les conseils des va-t’en guerre et autres faucons pro américains. Je me demande même si ce genre de « 11 septembre à la française » ne sert pas le système en place, qui nous prend pour des pigeons en pensant que nous avons des estomacs d’autruche tandis que nos politiques bayent aux corneilles

En même temps, plutôt que de crier : « vos gueules les mouettes », je n’ai pas une tête de linotte et je ne pratiquerai pas la politique de l’autruche.

Le 14 janvier prochain, après m’être couché comme les poules, je me lèverai au chant du coq et j’achèterai le prochain numéro de Charlie Hebdo, même si mon libraire n’apprécie pas ce canard et qu’il est ravitaillé par les corbeaux.

Alors qu’il était traité de vieux rossignol par certains, ce journal aura donc incontestablement gagné en notoriété et, finalement, par rapport à leur objectif, ces deux minables buses en cavale se retrouveront les dindons de leur (sinistre) farce

Certes, ce n’est pas ce qui m’aidera à redevenir gai comme un pinson mais au moins cela me permettra de ne pas me saouler comme une grive.

Peut-être même qu’à l’image de l’oiseau qui, petit à petit fait son nid, vais-je peu à peu redevenir léger comme un oiseau et pouvoir de nouveau siffler comme un merle en pensant au saut de conscience que cet acte barbare a finalement provoqué …

Pour ma part, je me sens un peu rouge comme un coq après avoir écrit ces quelques lignes… Je ne suis pas un geai paré de plumes de paons et j’espère qu’elles seront comprises comme un clin d’œil à l’esprit de ce journal, qui n’a jamais été traité comme un coq en pâte par le pouvoir politique.



jeudi 27 novembre 2014

La Langue des Oiseaux version « ADOS » …




Langue des Oiseaux Argot version jeune
D'après un dessin de YGRECK

Si vous avez la très nette impression d’héberger un Tchèque ou un Ouzbek sous votre toit, voici quelques lignes qui vont aideront peut-être à comprendre le langage étrange de votre progéniture.
Pour autant, si vous espérez vraiment parvenir à communiquer avec un ado, cela ne suffira certainement pas … En effet, à peine serez-vous parvenus à déchiffrer quelques mots, qu’il en emploiera d’autres …
Si le phénomène n’est pas nouveau, les mots ou les expressions propres aux jeunes rappellent pourtant les procédés couramment utilisés par ceux qui ont pratiqué la Langue des Oiseaux (suppression de voyelles, contractions, acronymes, inversions, termes d’argot empruntés aux langues étrangères, barbarisme, néologisme …), à l’image de Rabelais, Swift, Villon ou du jargon coquillard.

En premier lieu, une grande quantité de termes ou d’abréviations sont en fait des acronymes destinés à gagner du temps lors des envois de texto ou de mails.

Au fil des messages écrits, on rencontre ainsi des phrases dont les voyelles ont disparus: « BG » (Beau Gosse), « DSL » (Désolé), « JPP » (J’en Peux Plus), « TFK » (Tu Fais Quoi ?), « TRK » (TRanQuille), « TQT » (T’inQuièTe), « PTDR » (PéTé De Rire), « PAMM » (Parle À Ma Main), « TMTC » (Toi-Même Tu Sais) …  

Assez faciles à deviner, certains acronymes forment désormais des mots prononcés oralement comme : « OSEF », abréviation de la phrase : « On S’En Fout ».
D’autres mots sont également des acronymes d’expressions issues de langues étrangères.
Prenons ainsi l’exemple de « FOMO » qui signe la peur de rater une occasion. L’expression dérive de l’anglais : « Fear Of Missing Out » qui se traduit par : « l’angoisse de manquer quelque chose ». Le terme « SWAG », employé à toutes les sauces et exprimant le fait d’être stylé ou cool, est également l’acronyme de l’expression anglo-saxonne : « Secretly We Are Gay ».
En perte de vitesse car désormais repris par les adultes, « LOL » est l’acronyme de : « Laughing Out Loud » qui signifie : « riant à gorge déployée ».
Enfin, utilisé par nos chères têtes blondes lorsqu’elles ont décidées de faire quelque chose de complètement débile, voire dangereux, le terme « YOLO » renvoie à : « You Only Live Once » (« on ne vit qu’une fois »).

Comme nous l’avons dit précédemment, certains termes sont directement empruntés aux langues étrangères.
« Aight » est ainsi une contraction de l’anglais « Alright », « Chiller » est né du verbe américain « to chill » signifiant : « s’amuser », « Dar », inversion du terme « hard », signifie selon le contexte «difficile » ou « cool ».

Si la Langue de Shakespeare fournit une partie du vocabulaire des ados, ceux-ci empruntent également des termes plus ou moins argotiques issus de toutes les langues étrangères.
Ainsi, « Poche » est un terme d’origine québécoise employé pour exprimer la nullité de quelque chose, « Schnek » est un mot d’origine allemande qui signifie l’escargot mais qui désigne également de façon argotique le sexe féminin et les filles en général ; par extension, l’expression : « Avoir la Schnek » exprime le fait d’avoir de la chance. « S’enjailler », synonyme de : « s’éclater », est issu de l’argot ivoirien, un « Gava », emprunté au javanais, désigne un « gars », « c’est la Hass » est une expression d’origine arabe (de hass = bruit en algérien) synonyme de « misère ou galère », « Avoir le seum », qui signifie : « être dégouté, avoir le cafard ou avoir la haine », est également une expression qui dérive d’un mot arabe, « Kawaï », adjectif japonais signifiant : « mignon », s’utilise pour décrire quelque chose de charmant au féminin. Enfin, « 521 » est un code utilisé à l’écrit pour exprimer discrètement sa flamme. Il tire son origine de l’expression chinoise : « je t’aime » (« Wŏ ài nῐ »), elle-même proche de la prononciation des chiffres « 5 » (), « 2 » (èr) et « 1 » (yῑ).

Les abréviations de termes détournés de leur sens originel sont également monnaie courante.
Ainsi, abréviation de « cas social », « Cassos » s’utilise pour évoquer quelqu’un qui fait pitié par sa bêtise ou sa naïveté, « Basher » exprime le fait de se faire ridiculiser et dérive de l’expression « se prendre une bâche » en même temps que du mot anglais : « bash », qui signifie : « coup » ou « coup de poing ». Particulièrement injurieux s’il est adressé à un adulte, « Schlag » est un terme désignant un imbécile ou une personne psychologiquement instable tandis que : « Chimique » est devenu synonyme : « d’étrange ».

Abusant également des néologismes, les ados emploieront par exemple le terme : « Bolos » (bouffon), le verbe : « Ambiancer » (manipuler), les expressions : « Être en bad » (être mécontent), « Ça bécave » (ça déchire) ou encore : « Se capter » (se voir).

Toujours en vogue, les inversions (ou verlan) ne datent pas non plus d’hier.
Parmi celles-ci, citons rapidement : « Céfran » (français), « Chelou » (louche, bizarre), « Foncedé » (défoncé), « Pécho » (choper), « Peussa » (sapes, fringues), « Relou » (lourd), « Tej » (jeter), « Véner » (énervé) …

Voilà, après m’être demandé si, « Fanchement c’était abuser » que d’écrire ces quelques lignes, je me suis dit : « Je vais le faire » sans « M’taper l’affiche » et il me semble que j’ai essayé : « D’assurer » sans  « Faire mon Kévin », en tous cas j’ai essayé d’« Assumer » pour le mieux, voire de « Gérer » tout ça « En mode tranquille» sans « Être trop ghetto » … mais aller plus loin risquerait maintenant de « Vous mettre en bad » ou de devenir « Un truc de ouf » alors j’vais pas faire mon « Mytho » car « C’est juste pas possible » de continuer à « M’taper l’affiche » …

 

vendredi 21 novembre 2014

Robin des Bois : quand l'étymologie met sur la piste de l'Alchimie ...


Robin des Bois (Robin Hood) est un personnage que nous pouvons appréhender de manière alchimique et dont le nom peut être déchiffré par le biais de la Langue des Oiseaux.

 
Langue des Oiseaux alchimie littérature


Comme Zorro, Robin des Bois est un justicier auquel pas mal de petits garçons de ma génération se sont identifiés. Héros archétypal du Moyen-âge, il symbolise aujourd’hui encore la soif de justice qui réside en chacun de nous. Brigand au service de tous les opprimés, il détrousse les riches et rend l’argent aux pauvres.

Le dessin animé de Wald Disney l’immortalise sous l’apparence d’un renard malin et courageux qui s’insurge contre les impôts injustes prélevés le pouvoir royal. Cette version fait allusion à l’usurpation du pouvoir par le prince Jean lors de la captivité du roi Richard Cœur de lion. Parti en croisade, celui-ci avait en effet initialement confié la régence du royaume à l’évêque Guillaume Longchamp.

La première mention écrite mentionnant un « Robehod » date de 1228. Il s’agit d’un document judiciaire relatif à un personnage emprisonné pour non-paiement d’une amende.

Par la suite, plusieurs ballades populaires célèbrent les aventures d’un « Robin ». Si le prénom du personnage semble déjà associé à la belle Marianne (« Le jeu de Robin et Marion » vers 1283), la première allusion écrite de ses aventures date de 1377 avec le manuscrit de William Langland : « Pierre le laboureur ». Par la suite, la légende continue de se former. Il est alors question d’un hors-la-loi au grand cœur qui affronte un système corrompu à l’aide de son arc

Caché au cœur de la forêt de Sherwood, vêtu de vert et fréquemment représenté avec un vêtement à capuche coiffé d’un petit chapeau orné d’une plume, la signification de son nom donne des clefs pour en déchiffrer la symbolique.

En premier lieu, le personnage se nomme « Robin Hood » et non « Robin Wood », ce qui l’apparente à un conte aussi célèbre : « Red Riding Hood » (Le Petit chaperon rouge).

Quant au pseudonyme de « Robin », il désigne en fait le « coucou », qui partage le symbolisme de la « primevère », allusion à l’Amour idéalisé mais aussi au Printemps, à la jeunesse, à la renaissance de la nature et de la verdure. Le vert signe aussi la connaissance des choses cachées que l’on pourra découvrir en pratiquant la Langue des Oiseaux (la plume présente sur la capuche de Robin).

Par ses habitudes, notamment celle de prendre place dans le nid d’autres oiseaux pour y pondre, le coucou représente la tromperie, l’infidélité, la duplicité et l’adultère, aspects que l’on retrouve chez les personnages créés par Cyrano de Bergerac ou chez d’autres héros éminemment liés à la Langue des Oiseaux, notamment Till l’Espiègle.

Si ce caractère double et volatile du coucou (qui a donné « cocu »), s'associe au côté insaisissable de Robin des Bois, il est en fait une allégorie du Mercure des alchimistes qui correspond au sel double du début de l’œuvre. Il est aussi une métaphore du dieu Janus (Mercure) représenté avec deux visages.

Par ailleurs, la lutte entre Robin des Bois et le prince Jean évoque très certainement les oppositions violentes propres aux opérations alchimiques, et notamment au conflit entre le souffre et le mercure.

Pour sa part, le terme « Hood » signifie certes « truand » (celui qui se tient en marge de la norme) mais également « capuche ». Robin des Bois est ainsi un brigand paré d’un « capuchon taillé en pointe » … ce qui renvoie cette fois à « l’art de la pointe » cher à Cyrano de Bergerac, soit une allégorie figurant la capacité de capter la lumière et le Langage de l’Esprit.

Il faut aussi savoir qu’emprunté par l’anglais au français du Moyen-Age, un « robin » désignait alors un « mouton ». Le mot s’est ensuite transformé en « robinet », objet permettant de laisser couler les fluides et qui avait souvent la forme d’une tête de mouton. Or en alchimie, le fluide (ou rosée) se captait au printemps sous le signe du bélier, d’où une indication sur la période favorable pour débuter l’œuvre. Le nom « robin » qualifiait aussi le paysan dénigré dans la littérature médiévale, ce qui n’est pas sans rappeler le terme de « laboureur » que se donnaient eux-mêmes les alchimistes.

Le nom de la compagne de Robin est également révélateur : 

Marianne (de « Marian », antique déesse païenne devenue « Brigitte » au Moyen-Age) se confondait autrefois  avec « Marie l’Egyptienne », devenue « Maria », la patronne des troubadours.

Encore appelée « Merry maid » (« fille de joie ») ou « Mermaid » (« fille de la mer » ou « sirène »), tous ses noms étaient des travestissements de l’Aphrodite des Grecs. Cette même divinité fut également nommée : « Myrrha », prénom qui évoquait la myrrhe apportée par les rois mages.

Si l’Epiphanie retrace l’arrivée des rois mages guidés par une étoile, celle-ci revêt aussi une importance considérable en matière d’alchimie dans la mesure où son apparition représente concrètement le premier signe visible de l’œuvre.

De ces noms découle bien sûr celui de la Vierge Marie, ou de la lune, dispensatrice du Mercure universelle.

Ainsi, derrière l’aspect d’un justicier au grand cœur dont nous aurions grand besoin aujourd’hui, Robin des Bois demeure à la fois une allusion aux opérations alchimiques ainsi qu’une invitation à se tourner vers la puissance de l’Esprit figurée par la Langue des Oiseaux.
 
Outre le coucou, le  mot « Robin » ne désigne-t-il pas également un rouge-gorge en anglais 

Ceux qui désirent élargir leur connaissance pourront se procurer l’ouvrage de Richard Khaitzine, qui nous a quitté l’année dernière : La petite histoire et la légende de Robin des Bois, Slatkine, 2011.

samedi 8 novembre 2014

François Hollande : Français ou étranger ? ...

Signification Prénom François
 
Le récent discours de notre président de la République me donne aujourd’hui l’envie de jouer avec la Langue des Oiseaux en revenant sur un prénom qui nous concerne tous plus ou moins en tant que Français dans la mesure où il a longtemps désigné les habitants de notre pays.
 
« François » correspond en effet à l’ancienne prononciation de « Français », surnom d’abord donné aux natifs de l’Île de France puis à tous les habitants des provinces françaises (XVIème siècle).
De là à dire qu’il est certainement en corrélation avec ce que nous sommes venus vivre, comprendre ou incarner en tant que Français, il n’y a qu’un pas que je vous laisse libre de franchir.
 
Nombreuses furent les personnalités à porter le prénom : outre les rois François Ier et François II, citons bien-sûr François Mitterrand et plusieurs écrivains familiers (ou non) de la Langue des Oiseaux: parmi ceux-ci, nous retrouvons François de Villon ou François Rabelais mais également François Marie Anrouet dit Voltaire, François Fénelon ou encore François Mauriac.
Comme ces auteurs, qui, chacun à leur manière, ont incarné une certaine vision de la France, ce prénom dénote un intérêt évident pour la culture, en même temps qu’un profond amour du terroir. Pour autant, le prénom révèle aussi le goût de l’aventure, un manque d’assise et une certaine attirance pour les horizons lointains.
Excellent pour un homme politique français (ce ne sont pas François Fillon, François Bayrou ou François Barouin qui diront le contraire), il se révèle pourtant à double tranchant !
 
Revenons d’abord sur l’ÉTYMOLOGIE :
 
Dérivant du gaélique, « franc » signifie « libre » et serait un transfert direct du chaldaïque « PaRêQ » qui renvoie aux notions de « délivrer », « libérer » ou « briser ses chaînes ».
La peuplade occupant les rives du Rhin se serait attribuée ce nom après s’être libérée du joug romain vers le IIIème siècle. S’étendant par la suite à d’autres peuples, le nom fut peu à peu donné à l’ensemble des Européens dans les ports du Levant.
Dérivant directement du nom de cette peuplade, l’adjectif latin « francus » désignait le fait d’être libre. Appliqué à celui qui l’était de par sa naissance (IXème siècle), il prend le sens de « moralement libre » vers 1460. On parle alors de « libre-arbitre » ou de « franc-arbitre ».
L’idée de ne plus avoir d’entrave s’est imposée dans des locutions comme « avoir les coudées franches » puis de nos jours dans le monde sportif par l’expression: « coup franc » qui signifie « ne pas rencontrer d’opposition ».
De la notion de liberté, on est passé à celle de sincérité, de droiture et d’absence d’artifices entre le XIème et le XVème siècle. De là vient la locution : « être franc comme l’osier » (qui ne présente pas de nœud).
Comme pour l’adjectif « franc », « François » prend peu à peu le sens de « sincère », « clair » et « net ». Attestée en 1360 la locution « en bon français » signifiait « pour parler plus clairement » ; elle précède celle de 1580 : « parler français » : « parler clairement ».
Ces expressions me suggèrent la question suivante : François peut-il être authentique sans chercher à conquérir sa liberté ou à défendre celle des autres ?  J’en doute ! Au contraire, « François » est un prénom qui devrait poindre vers la liberté, quitte à la désirer avec excès. Il invite à développer la franchise, la loyauté et le sens des responsabilités. Pour autant, s’il nécessite de couper des chaînes, il ne précise pas lesquelles et oblige à faire preuve de discernement.
 
L’INVERSION :
 
Elle est éloquente : SOIS FRANC !  Pas mal comme conseil pour un président de la République !
Si « Sois franc » est une injonction à manifester son authenticité et à dire la Vérité, elle sous-entend que le porteur du prénom n’est pas naturellement habité par l’envie de le faire.
Qu’a-t-il intérêt à dissimuler aux autres ? En quoi leur ment-t-il ? Ou, plus certainement, dans quel domaine se ment-t-il à lui-même ?
L’exigence d’authenticité véhiculée par ce prénom nécessite une introspection minutieuse pour parvenir à identifier dans quel domaine François manque de clarté, se ment à lui-même, dissimule sa personnalité ou masque sa souffrance.
Le prénom appelle à travailler sur la superficialité et les apparences (« les appâts rances ») qui sont souvent trompeuses. Il invite notamment à méditer sur le rapport qu’entretiennent le Fond et la Forme, autant qu’il exige de réfléchir à la notion de réalité qui se cache derrière l’illusion du Monde (Maya).
En inversant l’ordre des lettres on obtient : SiOÇNARF, ce qu’avec une connaissance du symbolisme des lettres, on pourrait traduire par : « Si la personne demeure enfermée dans son savoir, de vaines passions ou dans ses peurs, elle ne parviendra pas à trouver le souffle nécessaire lui permettant de contacter l’Esprit ».

Une autre lecture pourrait donner: « Tellement élevé est mon savoir que je n’ai d’autres solutions que de l’affirmer dans toutes les directions au risque de me brûler ».
 
LA LECTURE CONSONANTIQUE :
 
Elle se révèle également fort intéressante car elle pourrait se résumer par la phrase suivante : « L’idéalisme et la connaissance se diffusent dans toutes les directions et dans tous les domaines ».
 
LES VERTUS DU PRÉNOM :
 
Comme le montre l’inversion, le prénom s’entend : « sois franc », c'est-à-dire qu’il devrait être en rapport avec les vertus des Francs et plus précisément des Français. Etroitement liée à la mission qui incombe à notre pays, celle de François est d’exprimer pleinement la partie la plus lumineuse de sa personnalité. Son défi consiste à incarner dans sa vie les idéaux de notre nation : Liberté / Egalité / Fraternité.
 
LA LIBERTÉ :
 
Elle implique d’oser (les mots écrits en rouge sont des anagrammes partiels du prénom François) se libérer de tout ce qui peut emprisonner : les liens, les croyances, les à priori, les suppositions, les convenances, les dépendances …
Dans la vie de François, ce défi le poussera certainement à s’affranchir de l’autorité excessive d’un père, d’une mère, d’un ancêtre plus lointain, d’une institution, d’un parti politique ou d’une compagne.
 
Les questions qu’il peut se poser sont les suivantes :
 
-          qui te manipule ?
-          sous le joug de quelle autorité te places-tu ?
-          de qui ou de quoi es-tu dépendant affectivement ou matériellement ?
 
De façon plus simple : à qui « confias »,  « confies » et « confieras » (trois anagrammes partiels du prénom) - tu les rênes de ton existence ?
Le désir de liberté s’accompagne aussi des peurs (« crains ») qu’il convient de dépasser. Dans un premier temps, bien armé pour les affronter, François peut à loisir faire preuve de légèreté (« frais »), de gaieté (« ris », « rias », « rions ») ou d’humour (présence du S en fin de prénom).
Pour autant, il devra bien finir par s’en libérer en les acceptant puis en les transformant. Tous les rituels initiatiques nécessitent de s’y confronter et c’est une des missions qui attend le porteur du prénom : aller au-devant de ses peurs en osant s’affirmer « sans dieu, ni maître » !
 
L’EGALITÉ :
 
Elle est en rapport avec la constance, la régularité et l’humilité. François va devoir puiser dans sa volonté pour faire preuve de constance, notamment dans son action (politique) ou sa quête spirituelle. Il est aussi venu travailler la patience et il lui faudra sûrement recommencer plusieurs fois la même chose avant d’atteindre son objectif.
Constance et régularité ne signifient pas pour autant négation des sentiments. Au contraire, dans ce domaine, le prénom demande de vivre ses émotions sans se cacher derrière un masque pour faire bonne figure. François a le droit d’éprouver l’envie de mordre, de fuir ou de pleurer, qu’il le fasse sans oublier l’objet de sa quête : la fraternité et l’amour de son prochain !
L’égalité est aussi en rapport avec l’humilité et le travail sur l’égo : il sera conseillé à François de se montrer vigilant pour ne pas se laisser envahir par l’orgueil. Il n’est ni inférieur, ni supérieur aux autres mais possède les mêmes droits : à lui de se montrer vigilant et de les faire respecter !
 
LA FRATERNITÉ :
 
Elle est une invitation au partage. François est ainsi invité à partager ses richesses, ses manques, ses espoirs, ses désillusions, ses forces et ses faiblesses. Une fois encore, ce principe doit être lié à sa quête spirituelle. Il doit le conduire à la Compréhension que le Monde est Un. Sa voie doit être celle qui rassemble et non celle qui divise. Qu’il se garde d’exclure, de séparer ou de se replier sur lui-même. Il est là pour tendre la main aux autres en comprenant qu’ainsi il se la tend ainsi à lui-même !  
 
LE COQ :
 
En rapport avec l’emblème de notre pays, le prénom invite à réfléchir sur le symbolisme du Coq, annonciateur de l’aurore qui point.
Supplantant peu à peu l’ancien français « jal », lui-même dérivé du latin « gallus », le mot « Coq » provient d’une formation onomatopéique évoquant le cri de l’animal.
Attesté dès le VIème siècle sous la forme de « coccus », il désignait à la fois le coq et l’habitant de la Gaule. « Gallus » donna ensuite naissance à l’adjectif « galois » qui se rapportait à la Gaule et signifiait « gai, joyeux, plaisant, comique ».   
Pour la plupart des civilisations il est en rapport avec le symbolisme solaire, annonçant par son cri la levée du jour et chassant l’obscurité de la nuit. Consacré aux mondes souterrains, il faisait aussi office d’animal magique censé chasser les démons.
Symbole du feu en raison de sa crête rouge et des reflets de ses plumes, son agressivité en faisait aussi un symbole éminemment masculin, associé au courage. Sa présence sur les flèches des églises et les tours des cathédrales représentait à la fois l’avènement de la Lumière et  la suprématie du spirituel sur le matériel. Aujourd’hui associé à la fierté, il désignait aussi certains péchés comme la colère ou la luxure dans l’Occident médiéval
A l’image du coq, François devrait porter en lui ce symbolisme solaire : il est invité à se laisser pénétrer par la lumière pour la diffuser dans toutes les directions. Cette lumière peut correspondre à la liberté, l’idéal, la connaissance, l’amour…
 
AUTRES TRAITS DE CARACTERE :
 
Pour autant, il lui est aussi demandé de faire le ménage en lui-même en éclairant ses zones d’ombre (« coins ») et en chassant ses démons intérieurs, notamment le fameux « démon de minuit ». Capable d’incarner l’idéal de l’Amour courtois, il se doit de maîtriser sa libido et son besoin d’érotisme.
C’est un passeur dans le sens où il peut permettre aux autres d’accoucher de quelque chose.
Sa mission est claire : aider son prochain comme il peut afin de lui permettre de trouver l’autonomie.
Si le conflit est nécessaire, qu’il s’engage avec ferveur car alliée à son intuition, sa polarité masculine peut se montrer extrêmement puissante (« as »).
Attention toutefois à demeurer vigilant lorsqu’il engage un combat : qu’il le livre toujours en gardant l’esprit chevaleresque car il est également capable de céder à la colère en menant un combat pour flatter son égo ou sa fierté ! Capable de loyauté comme de fourberie, c’est à lui de faire preuve de discernement dans ses agissements comme dans ses motivations.
 
A la fois intuitif (« sonar ») et analytique (« raison »), il est lucide et porte en lui la capacité de prévoir l’avenir à condition qu’il sache s’oublier et qu’il sache une fois de plus faire preuve de discernement entre le monde des apparences et la réalité : c’est la raison pour laquelle, plus qu’un autre il lui est demandé de résister à la tentation, au désir et à la luxure.
 
A l’image du peuple français, François peut sembler très divisé, aussi doit-il s’atteler à pacifier les différents aspects de sa personnalité pour trouver une unité. Parfois indécis sur la conduite à tenir, il doit néanmoins choisir car il est venu pour trancher et mener sa barque (« acons ») de manière autonome, non comme un « serf » mais comme un homme libre !
 
L’ESPACE GÉOGRAPHIQUE :
 
Le prénom questionne aussi sur la volonté inconsciente des parents de le donner : pourquoi a-t-on désiré qu’un enfant contienne la France dans son prénom ?
 
- Y a-t-il une dette à l’égard de ce pays ?
- A-t-il été une terre d’accueil pour des immigrés ?
- Le prénom signe-t-il un besoin de reconnaissance ?
- Marque-t-il un attachement excessif à la patrie ou évoque-t-il un ancêtre qui a trahi la nation ?
 
L’histoire familiale peut s’avérer passionnante pour comprendre les motivations inconscientes des parents. L’anagramme « ans », suggère d’aller jeter un œil dans la généalogie. 

Il est fort probable que le clan garde des mémoires d’exil.
 Quelques pistes :  
 
- Y-a-t-il eu des « forains » dans l’histoire familiale ?
- Qui a été « forcé » de trahir sa patrie ?
- Un « forçat » a-t-il été exilé ?
 
La recherche d’étrangers (« Frison », « Incas » …) dans un arbre généalogique peut induire des attirances ou des aversions à l’égard d’un pays ou pour l’étude d’une langue.
Dans ce cas de figure, un mariage interreligieux (« Coran ») ou interracial peut correspondre à un désir inconscient de réparation devant un « fiasco » qui « foira » …
 
LE RAPPORT A L’ARGENT :
 
Le franc ayant été remplacé par l’euro, l’anagramme « franc » renvoyant à la monnaie nationale n’a plus lieu d’être aujourd’hui mais il suggère des difficultés financières dans la généalogie ou un rapport à l’argent qui laissent encore des traces chez François.
 
- Eprouve-t-il la peur de manquer ?
- Rencontre-t-il des difficultés avec le « fric » 
- A-t-il des problèmes avec le « fisc » ?
- Qui a pu prélever de l’argent de manière frauduleuse dans l’histoire familiale (« fraies ») ?
- François a-t’il lui-même tendance à abuser les autres ?
 
Le « F » initial évoque un grand idéalisme et un tempérament passionné (le feu de la passion) qui amène à « foncer » avec « force », détermination et parfois excès d’enthousiasme. François est capable de s’enflammer pour une cause ou un idéal quitte à partir en croisade.
Dans la mesure où le prénom peut se lire « Feu et Air en soi », la vitesse peut se révéler son alliée mais elle risque aussi de l’inciter à brûler (l’anagramme « arsin » évoque des mémoires en rapport avec le feu et la justice) des étapes (l’air attise le feu). C’est la raison pour laquelle il doit aussi savoir ralentir de temps à autre. Attention à l’impatience et à la précipitation: François a certes le désir de prendre en main les rênes de son existence mais il ne doit pas foncer comme un forcené en bousculant ceux qui avancent trop lentement à son goût.
Plus qu’un autre, il doit veiller à maîtriser ses émotions car il sait se montrer très incisif (l’anagramme « canifs » évoque ce qui pique) et particulièrement réactif en cas de contrariété.
Bien armé (« arcs »), il n’hésitera d’ailleurs nullement devant le conflit car son expérience fait qu’il « croisa » déjà le fer plusieurs fois par le passé.
Le prénom révèle une forte envie de s’opposer aux dogmes et aux croyances pour se fier à la « raison ». Le danger consiste à ne pas s’enfermer dans une attitude trop raisonnable qui deviendrait à son tour dogmatique et le priverait d’amour.
 
LECTURES POSSIBLES A PARTIR DU SYMBOLISME DES LETTRES :
 
Le prénom peut se lire : « L’idéalisme et les idées novatrices doivent retourner ce qui n’est pas juste de manière à permettre de multiples ouvertures sur l’universalité et la spiritualité dans toutes les directions ». Le principal défi de François consistera donc à incarner ses idéaux dans un territoire donné sans empiéter sur le territoire des autres.
 
Autre lecture possible : « L’exaltation du mental peut entraîner un déni du Soi ». Là encore, cette lecture invite François à exprimer ses émotions, et notamment ses colères.
La cédille du « C » demande également au porteur du prénom d’oser couper le cordon ombilical afin de devenir libre. Outre un appel à renaître en conscience, c’est aussi un conseil donné à François afin qu’il regarde de près les conditions de sa naissance physique (« nais »).
 
- A-t-il été désiré ?
- Comment a-t-il été attendu ?
- Comment s’est déroulé l’accouchement ?
- A-t-il été aimé pour ce qu’il était ?
Les réponses à ces questions lui permettront de déprogrammer les croyances qui le limitent.  
 
LA CLEF DU PRÉNOM :

Elle se situe dans l’assemblage équilibré des 4 éléments:
Feu - l’esprit - (F), Eau - les émotions - (O) et Air - le mental - (R), qui, correctement combinés, permettent de se sentir: FOR !
Parmi les 4 éléments, seule la lettre « » - la Terre - le plan physique -  est absente du prénom. Ce qui signifie qu’en dépit d’un idéal, d’un grand foisonnement d’idées et d’une formidable énergie, il manque souvent une structure physique pour faire aboutir les projets. François risque ainsi de ne pas toujours avoir les moyens de ses ambitions. Il sera donc à la recherche de l’élément manquant afin de s’extraire de son « FOR » intérieur pour devenir « FORT » à l’extérieur, c’est à dire incarner ses aspirations de façon concrète.  C’est en écoutant l’appel de son esprit, en aiguisant son mental et en maîtrisant ses émotions qu’il pourra incarner son grand potentiel.
Dans tous les cas, le prénom révèle une aspiration à jouer le 1er rôle (« sir », « rois »).
L’anagramme « or », suggère pourtant de freiner l’ardeur d’une personnalité qui ne demande qu’à briller et se mettre en valeur (le prénom s’entend « fascin » si l’on exclue les lettres « OR », ce qui peut indiquer une fascination en lien avec l’or).
Associé au soleil dans de nombreuses civilisations, ce métal précieux (qu’on entend « près des cieux ») correspond au stade le plus élevé de l’évolution spirituelle en Alchimie. Il peut donc indiquer une contrainte de perfection qui se manifestera de façon différente d’un François à l’autre: perfectionnisme, insatisfaction, difficulté à passer à l’action …
Le caractère de l’or pose aussi la question du rapport à la préciosité et au monde des apparences.
Il invite, nous l’avons déjà évoqué, à laisser resplendir l’aspect le plus lumineux de la personnalité.
 
RESSOURCES ET DÉFIS :
 
En quête de perfection, François sait faire preuve de finesse (« fin »). Il possède de nombreux talents, un énorme potentiel et une « soif » de connaissance  fac ») qu’il peut aisément développer dans des domaines variés.
 
Il peut à la fois compter sur une volonté de « faire » (de « fer »…), un grand foisonnement d’idées et un tempérament énergique et passionné (« fans »).
Motivé par le désir de briller, il lui sera quand même conseillé de veiller à surveiller ses tendances égocentriques, d’autant qu’il risque de brûler des étapes par précipitation. Egalement sommé de maîtriser sa nature jalouse, il devra se méfier de son tempérament impulsif.
 
Ce prénom conseille de faire preuve de diplomatie (la « façon » de dire les choses …) en demeurant ouvert de cœur et d’esprit, ce qui n’est pas forcément facile dans la mesure où l’anagramme « saï » (pigeon pourvu d’un capuchon de plumes lui interdisant toute vision latérale) révèle à la fois la détermination face à un objectif et la tendance à l’entêtement, voir l’étroitesse d’esprit.
 
Pour terminer, soulignons le clin d’œil à la Langue des Oiseaux véhiculé par ce prénom.
Le lien avec les volatiles (« coq », « oie », « saï ») et les anagrammes évoquant le « son » ainsi que les notes de musique (« fa », « si ») laisse en effet suggérer que François est en mesure de développer sa « tierce-oreille » …
 
ET FRANÇOIS HOLLANDE …
 
Il est vraiment curieux pour un chef d’état de porter le prénom le plus en rapport avec l’espace géographique qu’on dirige et un nom de famille désignant clairement une nation étrangère.
Si l’on considère que le prénom traduit l’individualité tandis que le nom de famille renvoie plutôt au clan ou à la fonction sociale, le fait de s’appeler François Hollande ne me semble pas anodin. Je vous laisse libre d’interpréter ou non ce « hasard » mais il me vient aussitôt à l’esprit que ce n’en est pas un.  Au contraire, le personnage me semble même parfaitement à sa place dans la mesure où il joue le rôle révélé par son prénom et son nom.
Comme chacun le sait la Hollande désigne une partie des Pays-Bas (le terme « bas » désigne une partie du territoire situé sous le niveau de la mer mais il évoque également ce qui n’est pas élevé …). Il désigne aussi le pays lui-même dans le langage commun.
Un pays fort différent du nôtre, dont l’anagramme partiel forme le mot « nodale » si l’on exclue les lettres H et L. Le terme « nodale » renvoyant à un nœud, il convient de se demander quel rapport peut-il bien y avoir entre un nœud et les deux lettres exclues.
H demeurant une consonne muette, n’y aurait-t-il pas un nœud en lien avec le non-dit (H) par rapport à L (elle, aile … la mère, la femme, la vérité, la nation …) ?
Si on lie le prénom au nom, on peut donc se demander si notre président de la République ne se sent pas tiraillé entre le désir de servir de façon libre et authentique le pays qu’il gouverne et celui d’obéir à des intérêts étrangers à ceux de la nation ?
 
Je laisse à chacun la liberté de continuer à s'exercer à ce petit jeu ...
 
A suivre ...