Procédé essentiel en
matière de langue des oiseaux, l’art des anagrammes consiste à modifier l’ordre
des lettres d’un mot afin d’en créer de nouveaux.
Le mot anagramme
tire son origine des racines grecques « ana » et « gramme »,
qui signifient respectivement « renversement »
et « lettre, écriture ».
Les anagrammes trouvés
à partir d’un mot initial mettent ainsi sur la piste d’un lien dont il va nous
falloir découvrir la nature, même si au premier abord celle-ci nous échappe.
En ce sens, toute
suite de mots peut être comparée à une matrice de signifiants permettant des
recompositions infinies accessibles par des clés qui sont l’essence même de la
Langue des Oiseaux.
Par extension, le
procédé des anagrammes vise à découvrir ce qui est dissimulé derrière l’apparence
de la réalité, ce qui la relie au monde subtil. A l’image de l’alchimie, c’est l’art
de permuter la forme pour découvrir le fond. Au lieu de travailler sur un « métal », la Langue des Oiseaux va mettre
en mouvement notre « mental »
afin que celui-ci appréhende le monde de manière différente et plus unitaire.
D’un point de vue
pratique, on comprend ainsi que les lettres contiennent la même énergie mais
qu’elles la véhiculent différemment selon l’ordre qu’elles occupent dans un
mot.
Les anagrammes nous
font comprendre que la matière est constituée de briques similaires dont l’assemblage
diffère.
Pour en revenir à
un aspect plus ludique, jouons par exemple avec un univers cher au jeune
public depuis le succès d’Harry Potter, le domaine de la Magie. Outre le fait
que « la magie » peut
s’entendre : « l’âme agit »,
le mot « magie »
contient aussi l’anagramme « image ».
Particulièrement évocateur
le lien entre ces deux mots évoque bien sûr celui qui existe entre la magie et
l’image.
En effet, ce n’est
pas un hasard si les rituels magiques s’appuient sur des images. Celles-ci
constituent l’un des supports les plus efficaces en la matière.
Qu’il s’agisse
d’une photo, d’un dessin, d’un symbole, d’une lettre ou de toute autre
représentation, l’image sert à la fois de vecteur et d’outil pour matérialiser
un souhait. Les techniques de visualisation créatrices ont depuis longtemps
intégré cette réalité.
L’étymologie du mot
« image » nous
renseigne d’ailleurs sur le sens originel du terme. Emprunté du latin « imaginem », il désigna d’abord « un fantôme, une apparence » avant d’être
utilisé pour évoquer une vision intérieure ou un message lié au monde onirique. C’est seulement par
la suite qu’il prit le sens de représentation graphique.
Pour sa part, le mot
« magie », qu’on
peut aussi entendre « mage du i »
(nous reviendrons sur le sens de cette lettre), dérive du grec « mageia » qui renvoyait à la
religion des mages perses. Depuis le XVIème siècle, il désigne : « l’art de produire par des procédés occultes
des phénomènes sortant du cours ordinaire de la nature ».
La magie serait
donc l’art d’utiliser des images destinées à prendre forme dans notre réalité en même temps qu'une image nous donne accès à une réalité magique ...
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