jeudi 27 novembre 2014

La Langue des Oiseaux version « ADOS » …




Langue des Oiseaux Argot version jeune
D'après un dessin de YGRECK

Si vous avez la très nette impression d’héberger un Tchèque ou un Ouzbek sous votre toit, voici quelques lignes qui vont aideront peut-être à comprendre le langage étrange de votre progéniture.
Pour autant, si vous espérez vraiment parvenir à communiquer avec un ado, cela ne suffira certainement pas … En effet, à peine serez-vous parvenus à déchiffrer quelques mots, qu’il en emploiera d’autres …
Si le phénomène n’est pas nouveau, les mots ou les expressions propres aux jeunes rappellent pourtant les procédés couramment utilisés par ceux qui ont pratiqué la Langue des Oiseaux (suppression de voyelles, contractions, acronymes, inversions, termes d’argot empruntés aux langues étrangères, barbarisme, néologisme …), à l’image de Rabelais, Swift, Villon ou du jargon coquillard.

En premier lieu, une grande quantité de termes ou d’abréviations sont en fait des acronymes destinés à gagner du temps lors des envois de texto ou de mails.

Au fil des messages écrits, on rencontre ainsi des phrases dont les voyelles ont disparus: « BG » (Beau Gosse), « DSL » (Désolé), « JPP » (J’en Peux Plus), « TFK » (Tu Fais Quoi ?), « TRK » (TRanQuille), « TQT » (T’inQuièTe), « PTDR » (PéTé De Rire), « PAMM » (Parle À Ma Main), « TMTC » (Toi-Même Tu Sais) …  

Assez faciles à deviner, certains acronymes forment désormais des mots prononcés oralement comme : « OSEF », abréviation de la phrase : « On S’En Fout ».
D’autres mots sont également des acronymes d’expressions issues de langues étrangères.
Prenons ainsi l’exemple de « FOMO » qui signe la peur de rater une occasion. L’expression dérive de l’anglais : « Fear Of Missing Out » qui se traduit par : « l’angoisse de manquer quelque chose ». Le terme « SWAG », employé à toutes les sauces et exprimant le fait d’être stylé ou cool, est également l’acronyme de l’expression anglo-saxonne : « Secretly We Are Gay ».
En perte de vitesse car désormais repris par les adultes, « LOL » est l’acronyme de : « Laughing Out Loud » qui signifie : « riant à gorge déployée ».
Enfin, utilisé par nos chères têtes blondes lorsqu’elles ont décidées de faire quelque chose de complètement débile, voire dangereux, le terme « YOLO » renvoie à : « You Only Live Once » (« on ne vit qu’une fois »).

Comme nous l’avons dit précédemment, certains termes sont directement empruntés aux langues étrangères.
« Aight » est ainsi une contraction de l’anglais « Alright », « Chiller » est né du verbe américain « to chill » signifiant : « s’amuser », « Dar », inversion du terme « hard », signifie selon le contexte «difficile » ou « cool ».

Si la Langue de Shakespeare fournit une partie du vocabulaire des ados, ceux-ci empruntent également des termes plus ou moins argotiques issus de toutes les langues étrangères.
Ainsi, « Poche » est un terme d’origine québécoise employé pour exprimer la nullité de quelque chose, « Schnek » est un mot d’origine allemande qui signifie l’escargot mais qui désigne également de façon argotique le sexe féminin et les filles en général ; par extension, l’expression : « Avoir la Schnek » exprime le fait d’avoir de la chance. « S’enjailler », synonyme de : « s’éclater », est issu de l’argot ivoirien, un « Gava », emprunté au javanais, désigne un « gars », « c’est la Hass » est une expression d’origine arabe (de hass = bruit en algérien) synonyme de « misère ou galère », « Avoir le seum », qui signifie : « être dégouté, avoir le cafard ou avoir la haine », est également une expression qui dérive d’un mot arabe, « Kawaï », adjectif japonais signifiant : « mignon », s’utilise pour décrire quelque chose de charmant au féminin. Enfin, « 521 » est un code utilisé à l’écrit pour exprimer discrètement sa flamme. Il tire son origine de l’expression chinoise : « je t’aime » (« Wŏ ài nῐ »), elle-même proche de la prononciation des chiffres « 5 » (), « 2 » (èr) et « 1 » (yῑ).

Les abréviations de termes détournés de leur sens originel sont également monnaie courante.
Ainsi, abréviation de « cas social », « Cassos » s’utilise pour évoquer quelqu’un qui fait pitié par sa bêtise ou sa naïveté, « Basher » exprime le fait de se faire ridiculiser et dérive de l’expression « se prendre une bâche » en même temps que du mot anglais : « bash », qui signifie : « coup » ou « coup de poing ». Particulièrement injurieux s’il est adressé à un adulte, « Schlag » est un terme désignant un imbécile ou une personne psychologiquement instable tandis que : « Chimique » est devenu synonyme : « d’étrange ».

Abusant également des néologismes, les ados emploieront par exemple le terme : « Bolos » (bouffon), le verbe : « Ambiancer » (manipuler), les expressions : « Être en bad » (être mécontent), « Ça bécave » (ça déchire) ou encore : « Se capter » (se voir).

Toujours en vogue, les inversions (ou verlan) ne datent pas non plus d’hier.
Parmi celles-ci, citons rapidement : « Céfran » (français), « Chelou » (louche, bizarre), « Foncedé » (défoncé), « Pécho » (choper), « Peussa » (sapes, fringues), « Relou » (lourd), « Tej » (jeter), « Véner » (énervé) …

Voilà, après m’être demandé si, « Fanchement c’était abuser » que d’écrire ces quelques lignes, je me suis dit : « Je vais le faire » sans « M’taper l’affiche » et il me semble que j’ai essayé : « D’assurer » sans  « Faire mon Kévin », en tous cas j’ai essayé d’« Assumer » pour le mieux, voire de « Gérer » tout ça « En mode tranquille» sans « Être trop ghetto » … mais aller plus loin risquerait maintenant de « Vous mettre en bad » ou de devenir « Un truc de ouf » alors j’vais pas faire mon « Mytho » car « C’est juste pas possible » de continuer à « M’taper l’affiche » …

 

vendredi 21 novembre 2014

Robin des Bois : quand l'étymologie met sur la piste de l'Alchimie ...


Robin des Bois (Robin Hood) est un personnage que nous pouvons appréhender de manière alchimique et dont le nom peut être déchiffré par le biais de la Langue des Oiseaux.

 
Langue des Oiseaux alchimie littérature


Comme Zorro, Robin des Bois est un justicier auquel pas mal de petits garçons de ma génération se sont identifiés. Héros archétypal du Moyen-âge, il symbolise aujourd’hui encore la soif de justice qui réside en chacun de nous. Brigand au service de tous les opprimés, il détrousse les riches et rend l’argent aux pauvres.

Le dessin animé de Wald Disney l’immortalise sous l’apparence d’un renard malin et courageux qui s’insurge contre les impôts injustes prélevés le pouvoir royal. Cette version fait allusion à l’usurpation du pouvoir par le prince Jean lors de la captivité du roi Richard Cœur de lion. Parti en croisade, celui-ci avait en effet initialement confié la régence du royaume à l’évêque Guillaume Longchamp.

La première mention écrite mentionnant un « Robehod » date de 1228. Il s’agit d’un document judiciaire relatif à un personnage emprisonné pour non-paiement d’une amende.

Par la suite, plusieurs ballades populaires célèbrent les aventures d’un « Robin ». Si le prénom du personnage semble déjà associé à la belle Marianne (« Le jeu de Robin et Marion » vers 1283), la première allusion écrite de ses aventures date de 1377 avec le manuscrit de William Langland : « Pierre le laboureur ». Par la suite, la légende continue de se former. Il est alors question d’un hors-la-loi au grand cœur qui affronte un système corrompu à l’aide de son arc

Caché au cœur de la forêt de Sherwood, vêtu de vert et fréquemment représenté avec un vêtement à capuche coiffé d’un petit chapeau orné d’une plume, la signification de son nom donne des clefs pour en déchiffrer la symbolique.

En premier lieu, le personnage se nomme « Robin Hood » et non « Robin Wood », ce qui l’apparente à un conte aussi célèbre : « Red Riding Hood » (Le Petit chaperon rouge).

Quant au pseudonyme de « Robin », il désigne en fait le « coucou », qui partage le symbolisme de la « primevère », allusion à l’Amour idéalisé mais aussi au Printemps, à la jeunesse, à la renaissance de la nature et de la verdure. Le vert signe aussi la connaissance des choses cachées que l’on pourra découvrir en pratiquant la Langue des Oiseaux (la plume présente sur la capuche de Robin).

Par ses habitudes, notamment celle de prendre place dans le nid d’autres oiseaux pour y pondre, le coucou représente la tromperie, l’infidélité, la duplicité et l’adultère, aspects que l’on retrouve chez les personnages créés par Cyrano de Bergerac ou chez d’autres héros éminemment liés à la Langue des Oiseaux, notamment Till l’Espiègle.

Si ce caractère double et volatile du coucou (qui a donné « cocu »), s'associe au côté insaisissable de Robin des Bois, il est en fait une allégorie du Mercure des alchimistes qui correspond au sel double du début de l’œuvre. Il est aussi une métaphore du dieu Janus (Mercure) représenté avec deux visages.

Par ailleurs, la lutte entre Robin des Bois et le prince Jean évoque très certainement les oppositions violentes propres aux opérations alchimiques, et notamment au conflit entre le souffre et le mercure.

Pour sa part, le terme « Hood » signifie certes « truand » (celui qui se tient en marge de la norme) mais également « capuche ». Robin des Bois est ainsi un brigand paré d’un « capuchon taillé en pointe » … ce qui renvoie cette fois à « l’art de la pointe » cher à Cyrano de Bergerac, soit une allégorie figurant la capacité de capter la lumière et le Langage de l’Esprit.

Il faut aussi savoir qu’emprunté par l’anglais au français du Moyen-Age, un « robin » désignait alors un « mouton ». Le mot s’est ensuite transformé en « robinet », objet permettant de laisser couler les fluides et qui avait souvent la forme d’une tête de mouton. Or en alchimie, le fluide (ou rosée) se captait au printemps sous le signe du bélier, d’où une indication sur la période favorable pour débuter l’œuvre. Le nom « robin » qualifiait aussi le paysan dénigré dans la littérature médiévale, ce qui n’est pas sans rappeler le terme de « laboureur » que se donnaient eux-mêmes les alchimistes.

Le nom de la compagne de Robin est également révélateur : 

Marianne (de « Marian », antique déesse païenne devenue « Brigitte » au Moyen-Age) se confondait autrefois  avec « Marie l’Egyptienne », devenue « Maria », la patronne des troubadours.

Encore appelée « Merry maid » (« fille de joie ») ou « Mermaid » (« fille de la mer » ou « sirène »), tous ses noms étaient des travestissements de l’Aphrodite des Grecs. Cette même divinité fut également nommée : « Myrrha », prénom qui évoquait la myrrhe apportée par les rois mages.

Si l’Epiphanie retrace l’arrivée des rois mages guidés par une étoile, celle-ci revêt aussi une importance considérable en matière d’alchimie dans la mesure où son apparition représente concrètement le premier signe visible de l’œuvre.

De ces noms découle bien sûr celui de la Vierge Marie, ou de la lune, dispensatrice du Mercure universelle.

Ainsi, derrière l’aspect d’un justicier au grand cœur dont nous aurions grand besoin aujourd’hui, Robin des Bois demeure à la fois une allusion aux opérations alchimiques ainsi qu’une invitation à se tourner vers la puissance de l’Esprit figurée par la Langue des Oiseaux.
 
Outre le coucou, le  mot « Robin » ne désigne-t-il pas également un rouge-gorge en anglais 

Ceux qui désirent élargir leur connaissance pourront se procurer l’ouvrage de Richard Khaitzine, qui nous a quitté l’année dernière : La petite histoire et la légende de Robin des Bois, Slatkine, 2011.

samedi 8 novembre 2014

François Hollande : Français ou étranger ? ...

Signification Prénom François
 
Le récent discours de notre président de la République me donne aujourd’hui l’envie de jouer avec la Langue des Oiseaux en revenant sur un prénom qui nous concerne tous plus ou moins en tant que Français dans la mesure où il a longtemps désigné les habitants de notre pays.
 
« François » correspond en effet à l’ancienne prononciation de « Français », surnom d’abord donné aux natifs de l’Île de France puis à tous les habitants des provinces françaises (XVIème siècle).
De là à dire qu’il est certainement en corrélation avec ce que nous sommes venus vivre, comprendre ou incarner en tant que Français, il n’y a qu’un pas que je vous laisse libre de franchir.
 
Nombreuses furent les personnalités à porter le prénom : outre les rois François Ier et François II, citons bien-sûr François Mitterrand et plusieurs écrivains familiers (ou non) de la Langue des Oiseaux: parmi ceux-ci, nous retrouvons François de Villon ou François Rabelais mais également François Marie Anrouet dit Voltaire, François Fénelon ou encore François Mauriac.
Comme ces auteurs, qui, chacun à leur manière, ont incarné une certaine vision de la France, ce prénom dénote un intérêt évident pour la culture, en même temps qu’un profond amour du terroir. Pour autant, le prénom révèle aussi le goût de l’aventure, un manque d’assise et une certaine attirance pour les horizons lointains.
Excellent pour un homme politique français (ce ne sont pas François Fillon, François Bayrou ou François Barouin qui diront le contraire), il se révèle pourtant à double tranchant !
 
Revenons d’abord sur l’ÉTYMOLOGIE :
 
Dérivant du gaélique, « franc » signifie « libre » et serait un transfert direct du chaldaïque « PaRêQ » qui renvoie aux notions de « délivrer », « libérer » ou « briser ses chaînes ».
La peuplade occupant les rives du Rhin se serait attribuée ce nom après s’être libérée du joug romain vers le IIIème siècle. S’étendant par la suite à d’autres peuples, le nom fut peu à peu donné à l’ensemble des Européens dans les ports du Levant.
Dérivant directement du nom de cette peuplade, l’adjectif latin « francus » désignait le fait d’être libre. Appliqué à celui qui l’était de par sa naissance (IXème siècle), il prend le sens de « moralement libre » vers 1460. On parle alors de « libre-arbitre » ou de « franc-arbitre ».
L’idée de ne plus avoir d’entrave s’est imposée dans des locutions comme « avoir les coudées franches » puis de nos jours dans le monde sportif par l’expression: « coup franc » qui signifie « ne pas rencontrer d’opposition ».
De la notion de liberté, on est passé à celle de sincérité, de droiture et d’absence d’artifices entre le XIème et le XVème siècle. De là vient la locution : « être franc comme l’osier » (qui ne présente pas de nœud).
Comme pour l’adjectif « franc », « François » prend peu à peu le sens de « sincère », « clair » et « net ». Attestée en 1360 la locution « en bon français » signifiait « pour parler plus clairement » ; elle précède celle de 1580 : « parler français » : « parler clairement ».
Ces expressions me suggèrent la question suivante : François peut-il être authentique sans chercher à conquérir sa liberté ou à défendre celle des autres ?  J’en doute ! Au contraire, « François » est un prénom qui devrait poindre vers la liberté, quitte à la désirer avec excès. Il invite à développer la franchise, la loyauté et le sens des responsabilités. Pour autant, s’il nécessite de couper des chaînes, il ne précise pas lesquelles et oblige à faire preuve de discernement.
 
L’INVERSION :
 
Elle est éloquente : SOIS FRANC !  Pas mal comme conseil pour un président de la République !
Si « Sois franc » est une injonction à manifester son authenticité et à dire la Vérité, elle sous-entend que le porteur du prénom n’est pas naturellement habité par l’envie de le faire.
Qu’a-t-il intérêt à dissimuler aux autres ? En quoi leur ment-t-il ? Ou, plus certainement, dans quel domaine se ment-t-il à lui-même ?
L’exigence d’authenticité véhiculée par ce prénom nécessite une introspection minutieuse pour parvenir à identifier dans quel domaine François manque de clarté, se ment à lui-même, dissimule sa personnalité ou masque sa souffrance.
Le prénom appelle à travailler sur la superficialité et les apparences (« les appâts rances ») qui sont souvent trompeuses. Il invite notamment à méditer sur le rapport qu’entretiennent le Fond et la Forme, autant qu’il exige de réfléchir à la notion de réalité qui se cache derrière l’illusion du Monde (Maya).
En inversant l’ordre des lettres on obtient : SiOÇNARF, ce qu’avec une connaissance du symbolisme des lettres, on pourrait traduire par : « Si la personne demeure enfermée dans son savoir, de vaines passions ou dans ses peurs, elle ne parviendra pas à trouver le souffle nécessaire lui permettant de contacter l’Esprit ».

Une autre lecture pourrait donner: « Tellement élevé est mon savoir que je n’ai d’autres solutions que de l’affirmer dans toutes les directions au risque de me brûler ».
 
LA LECTURE CONSONANTIQUE :
 
Elle se révèle également fort intéressante car elle pourrait se résumer par la phrase suivante : « L’idéalisme et la connaissance se diffusent dans toutes les directions et dans tous les domaines ».
 
LES VERTUS DU PRÉNOM :
 
Comme le montre l’inversion, le prénom s’entend : « sois franc », c'est-à-dire qu’il devrait être en rapport avec les vertus des Francs et plus précisément des Français. Etroitement liée à la mission qui incombe à notre pays, celle de François est d’exprimer pleinement la partie la plus lumineuse de sa personnalité. Son défi consiste à incarner dans sa vie les idéaux de notre nation : Liberté / Egalité / Fraternité.
 
LA LIBERTÉ :
 
Elle implique d’oser (les mots écrits en rouge sont des anagrammes partiels du prénom François) se libérer de tout ce qui peut emprisonner : les liens, les croyances, les à priori, les suppositions, les convenances, les dépendances …
Dans la vie de François, ce défi le poussera certainement à s’affranchir de l’autorité excessive d’un père, d’une mère, d’un ancêtre plus lointain, d’une institution, d’un parti politique ou d’une compagne.
 
Les questions qu’il peut se poser sont les suivantes :
 
-          qui te manipule ?
-          sous le joug de quelle autorité te places-tu ?
-          de qui ou de quoi es-tu dépendant affectivement ou matériellement ?
 
De façon plus simple : à qui « confias »,  « confies » et « confieras » (trois anagrammes partiels du prénom) - tu les rênes de ton existence ?
Le désir de liberté s’accompagne aussi des peurs (« crains ») qu’il convient de dépasser. Dans un premier temps, bien armé pour les affronter, François peut à loisir faire preuve de légèreté (« frais »), de gaieté (« ris », « rias », « rions ») ou d’humour (présence du S en fin de prénom).
Pour autant, il devra bien finir par s’en libérer en les acceptant puis en les transformant. Tous les rituels initiatiques nécessitent de s’y confronter et c’est une des missions qui attend le porteur du prénom : aller au-devant de ses peurs en osant s’affirmer « sans dieu, ni maître » !
 
L’EGALITÉ :
 
Elle est en rapport avec la constance, la régularité et l’humilité. François va devoir puiser dans sa volonté pour faire preuve de constance, notamment dans son action (politique) ou sa quête spirituelle. Il est aussi venu travailler la patience et il lui faudra sûrement recommencer plusieurs fois la même chose avant d’atteindre son objectif.
Constance et régularité ne signifient pas pour autant négation des sentiments. Au contraire, dans ce domaine, le prénom demande de vivre ses émotions sans se cacher derrière un masque pour faire bonne figure. François a le droit d’éprouver l’envie de mordre, de fuir ou de pleurer, qu’il le fasse sans oublier l’objet de sa quête : la fraternité et l’amour de son prochain !
L’égalité est aussi en rapport avec l’humilité et le travail sur l’égo : il sera conseillé à François de se montrer vigilant pour ne pas se laisser envahir par l’orgueil. Il n’est ni inférieur, ni supérieur aux autres mais possède les mêmes droits : à lui de se montrer vigilant et de les faire respecter !
 
LA FRATERNITÉ :
 
Elle est une invitation au partage. François est ainsi invité à partager ses richesses, ses manques, ses espoirs, ses désillusions, ses forces et ses faiblesses. Une fois encore, ce principe doit être lié à sa quête spirituelle. Il doit le conduire à la Compréhension que le Monde est Un. Sa voie doit être celle qui rassemble et non celle qui divise. Qu’il se garde d’exclure, de séparer ou de se replier sur lui-même. Il est là pour tendre la main aux autres en comprenant qu’ainsi il se la tend ainsi à lui-même !  
 
LE COQ :
 
En rapport avec l’emblème de notre pays, le prénom invite à réfléchir sur le symbolisme du Coq, annonciateur de l’aurore qui point.
Supplantant peu à peu l’ancien français « jal », lui-même dérivé du latin « gallus », le mot « Coq » provient d’une formation onomatopéique évoquant le cri de l’animal.
Attesté dès le VIème siècle sous la forme de « coccus », il désignait à la fois le coq et l’habitant de la Gaule. « Gallus » donna ensuite naissance à l’adjectif « galois » qui se rapportait à la Gaule et signifiait « gai, joyeux, plaisant, comique ».   
Pour la plupart des civilisations il est en rapport avec le symbolisme solaire, annonçant par son cri la levée du jour et chassant l’obscurité de la nuit. Consacré aux mondes souterrains, il faisait aussi office d’animal magique censé chasser les démons.
Symbole du feu en raison de sa crête rouge et des reflets de ses plumes, son agressivité en faisait aussi un symbole éminemment masculin, associé au courage. Sa présence sur les flèches des églises et les tours des cathédrales représentait à la fois l’avènement de la Lumière et  la suprématie du spirituel sur le matériel. Aujourd’hui associé à la fierté, il désignait aussi certains péchés comme la colère ou la luxure dans l’Occident médiéval
A l’image du coq, François devrait porter en lui ce symbolisme solaire : il est invité à se laisser pénétrer par la lumière pour la diffuser dans toutes les directions. Cette lumière peut correspondre à la liberté, l’idéal, la connaissance, l’amour…
 
AUTRES TRAITS DE CARACTERE :
 
Pour autant, il lui est aussi demandé de faire le ménage en lui-même en éclairant ses zones d’ombre (« coins ») et en chassant ses démons intérieurs, notamment le fameux « démon de minuit ». Capable d’incarner l’idéal de l’Amour courtois, il se doit de maîtriser sa libido et son besoin d’érotisme.
C’est un passeur dans le sens où il peut permettre aux autres d’accoucher de quelque chose.
Sa mission est claire : aider son prochain comme il peut afin de lui permettre de trouver l’autonomie.
Si le conflit est nécessaire, qu’il s’engage avec ferveur car alliée à son intuition, sa polarité masculine peut se montrer extrêmement puissante (« as »).
Attention toutefois à demeurer vigilant lorsqu’il engage un combat : qu’il le livre toujours en gardant l’esprit chevaleresque car il est également capable de céder à la colère en menant un combat pour flatter son égo ou sa fierté ! Capable de loyauté comme de fourberie, c’est à lui de faire preuve de discernement dans ses agissements comme dans ses motivations.
 
A la fois intuitif (« sonar ») et analytique (« raison »), il est lucide et porte en lui la capacité de prévoir l’avenir à condition qu’il sache s’oublier et qu’il sache une fois de plus faire preuve de discernement entre le monde des apparences et la réalité : c’est la raison pour laquelle, plus qu’un autre il lui est demandé de résister à la tentation, au désir et à la luxure.
 
A l’image du peuple français, François peut sembler très divisé, aussi doit-il s’atteler à pacifier les différents aspects de sa personnalité pour trouver une unité. Parfois indécis sur la conduite à tenir, il doit néanmoins choisir car il est venu pour trancher et mener sa barque (« acons ») de manière autonome, non comme un « serf » mais comme un homme libre !
 
L’ESPACE GÉOGRAPHIQUE :
 
Le prénom questionne aussi sur la volonté inconsciente des parents de le donner : pourquoi a-t-on désiré qu’un enfant contienne la France dans son prénom ?
 
- Y a-t-il une dette à l’égard de ce pays ?
- A-t-il été une terre d’accueil pour des immigrés ?
- Le prénom signe-t-il un besoin de reconnaissance ?
- Marque-t-il un attachement excessif à la patrie ou évoque-t-il un ancêtre qui a trahi la nation ?
 
L’histoire familiale peut s’avérer passionnante pour comprendre les motivations inconscientes des parents. L’anagramme « ans », suggère d’aller jeter un œil dans la généalogie. 

Il est fort probable que le clan garde des mémoires d’exil.
 Quelques pistes :  
 
- Y-a-t-il eu des « forains » dans l’histoire familiale ?
- Qui a été « forcé » de trahir sa patrie ?
- Un « forçat » a-t-il été exilé ?
 
La recherche d’étrangers (« Frison », « Incas » …) dans un arbre généalogique peut induire des attirances ou des aversions à l’égard d’un pays ou pour l’étude d’une langue.
Dans ce cas de figure, un mariage interreligieux (« Coran ») ou interracial peut correspondre à un désir inconscient de réparation devant un « fiasco » qui « foira » …
 
LE RAPPORT A L’ARGENT :
 
Le franc ayant été remplacé par l’euro, l’anagramme « franc » renvoyant à la monnaie nationale n’a plus lieu d’être aujourd’hui mais il suggère des difficultés financières dans la généalogie ou un rapport à l’argent qui laissent encore des traces chez François.
 
- Eprouve-t-il la peur de manquer ?
- Rencontre-t-il des difficultés avec le « fric » 
- A-t-il des problèmes avec le « fisc » ?
- Qui a pu prélever de l’argent de manière frauduleuse dans l’histoire familiale (« fraies ») ?
- François a-t’il lui-même tendance à abuser les autres ?
 
Le « F » initial évoque un grand idéalisme et un tempérament passionné (le feu de la passion) qui amène à « foncer » avec « force », détermination et parfois excès d’enthousiasme. François est capable de s’enflammer pour une cause ou un idéal quitte à partir en croisade.
Dans la mesure où le prénom peut se lire « Feu et Air en soi », la vitesse peut se révéler son alliée mais elle risque aussi de l’inciter à brûler (l’anagramme « arsin » évoque des mémoires en rapport avec le feu et la justice) des étapes (l’air attise le feu). C’est la raison pour laquelle il doit aussi savoir ralentir de temps à autre. Attention à l’impatience et à la précipitation: François a certes le désir de prendre en main les rênes de son existence mais il ne doit pas foncer comme un forcené en bousculant ceux qui avancent trop lentement à son goût.
Plus qu’un autre, il doit veiller à maîtriser ses émotions car il sait se montrer très incisif (l’anagramme « canifs » évoque ce qui pique) et particulièrement réactif en cas de contrariété.
Bien armé (« arcs »), il n’hésitera d’ailleurs nullement devant le conflit car son expérience fait qu’il « croisa » déjà le fer plusieurs fois par le passé.
Le prénom révèle une forte envie de s’opposer aux dogmes et aux croyances pour se fier à la « raison ». Le danger consiste à ne pas s’enfermer dans une attitude trop raisonnable qui deviendrait à son tour dogmatique et le priverait d’amour.
 
LECTURES POSSIBLES A PARTIR DU SYMBOLISME DES LETTRES :
 
Le prénom peut se lire : « L’idéalisme et les idées novatrices doivent retourner ce qui n’est pas juste de manière à permettre de multiples ouvertures sur l’universalité et la spiritualité dans toutes les directions ». Le principal défi de François consistera donc à incarner ses idéaux dans un territoire donné sans empiéter sur le territoire des autres.
 
Autre lecture possible : « L’exaltation du mental peut entraîner un déni du Soi ». Là encore, cette lecture invite François à exprimer ses émotions, et notamment ses colères.
La cédille du « C » demande également au porteur du prénom d’oser couper le cordon ombilical afin de devenir libre. Outre un appel à renaître en conscience, c’est aussi un conseil donné à François afin qu’il regarde de près les conditions de sa naissance physique (« nais »).
 
- A-t-il été désiré ?
- Comment a-t-il été attendu ?
- Comment s’est déroulé l’accouchement ?
- A-t-il été aimé pour ce qu’il était ?
Les réponses à ces questions lui permettront de déprogrammer les croyances qui le limitent.  
 
LA CLEF DU PRÉNOM :

Elle se situe dans l’assemblage équilibré des 4 éléments:
Feu - l’esprit - (F), Eau - les émotions - (O) et Air - le mental - (R), qui, correctement combinés, permettent de se sentir: FOR !
Parmi les 4 éléments, seule la lettre « » - la Terre - le plan physique -  est absente du prénom. Ce qui signifie qu’en dépit d’un idéal, d’un grand foisonnement d’idées et d’une formidable énergie, il manque souvent une structure physique pour faire aboutir les projets. François risque ainsi de ne pas toujours avoir les moyens de ses ambitions. Il sera donc à la recherche de l’élément manquant afin de s’extraire de son « FOR » intérieur pour devenir « FORT » à l’extérieur, c’est à dire incarner ses aspirations de façon concrète.  C’est en écoutant l’appel de son esprit, en aiguisant son mental et en maîtrisant ses émotions qu’il pourra incarner son grand potentiel.
Dans tous les cas, le prénom révèle une aspiration à jouer le 1er rôle (« sir », « rois »).
L’anagramme « or », suggère pourtant de freiner l’ardeur d’une personnalité qui ne demande qu’à briller et se mettre en valeur (le prénom s’entend « fascin » si l’on exclue les lettres « OR », ce qui peut indiquer une fascination en lien avec l’or).
Associé au soleil dans de nombreuses civilisations, ce métal précieux (qu’on entend « près des cieux ») correspond au stade le plus élevé de l’évolution spirituelle en Alchimie. Il peut donc indiquer une contrainte de perfection qui se manifestera de façon différente d’un François à l’autre: perfectionnisme, insatisfaction, difficulté à passer à l’action …
Le caractère de l’or pose aussi la question du rapport à la préciosité et au monde des apparences.
Il invite, nous l’avons déjà évoqué, à laisser resplendir l’aspect le plus lumineux de la personnalité.
 
RESSOURCES ET DÉFIS :
 
En quête de perfection, François sait faire preuve de finesse (« fin »). Il possède de nombreux talents, un énorme potentiel et une « soif » de connaissance  fac ») qu’il peut aisément développer dans des domaines variés.
 
Il peut à la fois compter sur une volonté de « faire » (de « fer »…), un grand foisonnement d’idées et un tempérament énergique et passionné (« fans »).
Motivé par le désir de briller, il lui sera quand même conseillé de veiller à surveiller ses tendances égocentriques, d’autant qu’il risque de brûler des étapes par précipitation. Egalement sommé de maîtriser sa nature jalouse, il devra se méfier de son tempérament impulsif.
 
Ce prénom conseille de faire preuve de diplomatie (la « façon » de dire les choses …) en demeurant ouvert de cœur et d’esprit, ce qui n’est pas forcément facile dans la mesure où l’anagramme « saï » (pigeon pourvu d’un capuchon de plumes lui interdisant toute vision latérale) révèle à la fois la détermination face à un objectif et la tendance à l’entêtement, voir l’étroitesse d’esprit.
 
Pour terminer, soulignons le clin d’œil à la Langue des Oiseaux véhiculé par ce prénom.
Le lien avec les volatiles (« coq », « oie », « saï ») et les anagrammes évoquant le « son » ainsi que les notes de musique (« fa », « si ») laisse en effet suggérer que François est en mesure de développer sa « tierce-oreille » …
 
ET FRANÇOIS HOLLANDE …
 
Il est vraiment curieux pour un chef d’état de porter le prénom le plus en rapport avec l’espace géographique qu’on dirige et un nom de famille désignant clairement une nation étrangère.
Si l’on considère que le prénom traduit l’individualité tandis que le nom de famille renvoie plutôt au clan ou à la fonction sociale, le fait de s’appeler François Hollande ne me semble pas anodin. Je vous laisse libre d’interpréter ou non ce « hasard » mais il me vient aussitôt à l’esprit que ce n’en est pas un.  Au contraire, le personnage me semble même parfaitement à sa place dans la mesure où il joue le rôle révélé par son prénom et son nom.
Comme chacun le sait la Hollande désigne une partie des Pays-Bas (le terme « bas » désigne une partie du territoire situé sous le niveau de la mer mais il évoque également ce qui n’est pas élevé …). Il désigne aussi le pays lui-même dans le langage commun.
Un pays fort différent du nôtre, dont l’anagramme partiel forme le mot « nodale » si l’on exclue les lettres H et L. Le terme « nodale » renvoyant à un nœud, il convient de se demander quel rapport peut-il bien y avoir entre un nœud et les deux lettres exclues.
H demeurant une consonne muette, n’y aurait-t-il pas un nœud en lien avec le non-dit (H) par rapport à L (elle, aile … la mère, la femme, la vérité, la nation …) ?
Si on lie le prénom au nom, on peut donc se demander si notre président de la République ne se sent pas tiraillé entre le désir de servir de façon libre et authentique le pays qu’il gouverne et celui d’obéir à des intérêts étrangers à ceux de la nation ?
 
Je laisse à chacun la liberté de continuer à s'exercer à ce petit jeu ...
 
A suivre ... 

dimanche 2 novembre 2014

La Langue des Oiseaux et les Oiseaux Imaginaires : Caladrius


L’oiseau Caladrius, allégorie de la puissance de l'Esprit


Langue des Oiseaux Symbolisme
Le Caladrius au chevet des malades, British Library, Harley MS 4751, Folio 40r
 
Les Oiseaux jouent un rôle prépondérant dans toutes les légendes, mythologies et religions.
Presque partout, dieux, démons et anges volent, se transforment en oiseaux ou en hommes-oiseaux afin d’entrer en communication avec les hommes.
La fréquence de signes et de symboles qui leur sont associés sur les lieux de connaissance n’est donc nullement le fruit du hasard. De tous temps, ils ont été les intermédiaires entre les hommes et les Dieux. Euripide le clamait en son temps : « les oiseaux sont les messagers des dieux ».
Par leur nature et leur capacité à prendre de la hauteur, ils contribuent à désigner ce qui est immatériel: l’âme, l’esprit, le double, les états de conscience supérieurs … en somme l’élévation spirituelle. Seuls capables d’échapper à la pesanteur de la matière, les volatiles représentent notre capacité d’approcher les mystères du ciel. Symbolisant aussi la puissance de l’esprit, leur langage, leur regard ou leur présence est capable d’extraire l’Homme de sa condition ordinaire.
 
En occident, c’est l’oiseau Caladrius (ou Caladre) qui joua ce rôle.
Cité par de nombreux auteurs (Plutarque, Elien, Hugues de Fouilloy, Honoré d'Autun, Alexandre Neckam ...), il est également évoqué dans les romans médiévaux et sculpté sur le fronton de certaines églises romanes.
 
Langage des Oiseaux Langue de l'Esprit
Le Caladrius sur la façade de l'église Saint-Pierre d'Aulnay (Saintonge)
 
Oiseau légendaire du Moyen-Age il était censé approcher la taille d'un corbeau ou d’un héron. Parfois décrit comme doté d'une tête d'Aigle, d'un long cou et d’une queue de serpent, il était paré d'un plumage d'un blanc immaculé.
Préservé de tout commerce en vertu de ses capacités, il était capable de guérir les gens de maladies incurables, mais tournait la tête si la personne en question était destinée à mourir. Lorsqu'il guérissait un malade, il le fixait, lui prenait ses maux puis s’envolait vers le soleil pour les consumer. Censé soigner toutes les maladies (sa fiente guérissait la cécité), l'oiseau ne pouvait pourtant pas endurer le regard d’une personne impure car son pouvoir dépendait de la croyance qu’on plaçait en lui. Préférant s’en détourner en fermant les yeux, il l’abandonnait alors à son sort, ce qui équivalait à une mort certaine.
Dans son bestiaire, Philippe de Taon le décrit comme une Mouette et précise qu’il ne devait en aucun cas être mangé. Sur certaines sculptures romanes, il est représenté avec un corps d'oiseau et un visage d'homme, lui-même coiffé d'un cou et d'une tête d'oiseau.
 
Censé être présent à la cour du roi, on lui attribuait le pouvoir de conseiller et de prédire l’avenir grâce à ses vertus divines.
 
 
Langue des Oiseaux Puissance de l'Esprit
Le Caladrius éclairant un monarque, British Library, Harley MS 4751, Folio 40r
 
 
Allégorie du pouvoir spirituel, seul capable d’aider l’Homme à se libérer de ses souffrances, de ses émotions ou de ses croyances, l’oiseau, par son regard, son chant ou sa présence pouvait aussi l’éclairer, ce qu’il était censé faire vis-à-vis du pouvoir temporel …
 
Les temps ont bien changé …